Alpes-Maritimes : après avoir participé aux manifestations contre la réforme des retraites, une employée de Leclerc licenciée
Selon les syndicats, les motifs mentionnés par la direction du Leclerc de Vallauris ne sont pas fondés. La salariée aurait été sanctionnée pour avoir manifesté à plusieurs reprises dans les cortèges niçois.
Le Figaro Nice
Une salariée du magasin Leclerc à Vallauris (Alpes-Maritimes) a reçu un courrier recommandé lui notifiant son licenciement, mercredi vers 15h, a appris Le Figaro, confirmant des informations de Nice-Matin et BFM Nice Côte d'Azur. Marine, 23 ans, avait été convoquée pour un entretien préalable à cette sanction le 24 avril et avait été mise à pied pour des motifs qui ont soulevé la colère des syndicats de la CGT et de Solidaires.
Pour eux, l'employée était dans le viseur de sa direction et a été sanctionnée parce qu'elle a participé à plusieurs reprises à des manifestations contre la réforme des retraites, à Nice. Elle était la seule du magasin à participer à ces mobilisations et à être syndiquée, chez Solidaires. «Cela ne fait aucun doute car ils ont commencé à lui reprocher des choses au lendemain de sa première mobilisation», explique son conjoint, également secrétaire général de Sud Rail, Jordan Mandelli.
Ces soupçons avaient même fait réagir, Michel-Édouard Leclerc. «Si c'est vrai, ce n'est pas défendable», avait indiqué le président du comité stratégique des grandes surfaces, interrogé sur le plateau de BFMTV. L'intersyndicale avait également manifesté et bloqué le magasin de Vallauris le jour de l'entretien de la salariée.
Bavardage et retards
La lettre précise les différents motifs de ce couperet. Lui sont reprochés des irrégularités dans ses pauses, des retards de cinq minutes, du bavardage, le fait d'avoir téléphoné en service («pour des raisons professionnelles !», rectifie son conjoint) ou encore de «travailler trop lentement». Ses supérieurs la prennent à défaut sur le fait d'avoir laissé une palette dans le magasin plus de deux heures, détaillent-ils dans la missive.
Ces observations constituent selon la direction de la franchise des justifications pour licencier la jeune femme pour «faute grave». Elle ne touchera pas non plus son salaire des quinze jours de mise à pied à titre conservatoire. Employée depuis deux ans, elle travaillait sur la partie rayons du magasin. Avec son conjoint et le soutien du syndicat Solidaires, ils envisagent de mener des poursuites judiciaires contre cette décision qu'il juge «injustifiée et remettant en cause un droit constitutionnel». D'autres actions seront menées au Leclerc de Vallauris dans les prochains jours, préviennent-ils, avec le soutien de l'intersyndicale maralpine.
Source: Le Figaro