Référendum d’initiative partagée : après le rejet du Conseil constitutionnel, les syndicats décidés à poursuivre leur combat contre la réforme des retraites
Après l’annonce par le Conseil constitutionnel du rejet du deuxième référendum d’initiative partagée (RIP), mercredi 3 mai, les syndicats ont partagé leurs regrets. Il « ne [faisait] aucun doute que l’objectif ambitieux d’obtenir 4,88 millions de signatures en neuf mois était à portée, au vu du rejet massif que continue de susciter la réforme des retraites », estime l’union syndicale Solidaires dans un communiqué.
« C’est une réelle déception, même si on ne faisait pas d’illusion, nuance Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT. Nous en prenons acte, il n’est évidemment pas question de remettre en cause le fonctionnement des institutions. » Le leader de la centrale cédétiste souligne qu’un autre rendez-vous important se profile, le 8 juin, avec l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi des députés centristes du groupe Liberté, indépendants, Outre-mer et territoires (Liot), qui entend interdire un âge légal de départ à la retraite supérieur à 62 ans.
La CFDT et les autres organisations de salariés vont inviter les élus du Palais-Bourbon à voter en faveur de ce texte, à travers une quatorzième journée de mobilisation, le 6 juin, qu’elles espèrent « massive », selon la formule de Patricia Drevon, secrétaire confédérale de Force ouvrière.
Questions sur les modalités d’utilisation
« La décision du Conseil constitutionnel n’est pas une surprise, car la demande de RIP n’avait pas été formulée de façon optimale, dit-elle. Maintenant, nous allons nous battre pour que la proposition de loi des députés LIOT soit approuvée. » « Notre objectif principal, c’est le 8 juin », renchérit Cyril Chabanier, le président de la CFTC, qui affirme ne pas être déçu, car sa confédération s’attendait à ce que le Conseil statue ainsi. « Il faut changer les modalités pour pouvoir valider un RIP, affirme-t-il. Tout est fait, aujourd’hui, pour que la procédure n’aboutisse pas ». Laurent Berger s’interroge, lui aussi, sur les règles en vigueur. « La question du recours à cet outil » est clairement posée, selon lui : « Il ne faut pas leurrer les gens ».
La CGT, dans un communiqué diffusé mercredi soir, se montre encore plus mordante : pour elle, les « arguties » du Conseil constitutionnel démontrent que « ce RIP est quasiment impossible à utiliser ». Ceci étant, enchaîne-t-elle, il s’agit d’un « non-événement » : « La victoire pour obtenir le retrait de la réforme des retraites passe par la mobilisation unitaire (le 6 juin). »
Source: Le Monde