" La Reine Charlotte " sur Netflix : le monde de " Bridgerton " tient son joyau
Des robes éclatantes, des bals flamboyants, des amours passionnées et sensuelles… Dès ses débuts sur Netflix, « la Chronique des Bridgerton » nous a séduits en embrassant l’histoire de manière fantasmée, en mettant en valeur des visages jusqu’alors méconnus (Phoebe Dynevor, Regé-Jean Page), en offrant du pur divertissement extrêmement bien produit. Avec la série dérivée « La Reine Charlotte : un chapitre Bridgerton », la créatrice Shonda Rhimes, qui n’était que productrice de la fiction d’origine, parvient à donner davantage de relief à l’univers des débuts.
Cette nouvelle production, en six épisodes mis en ligne ce jeudi 4 mai, navigue entre deux époques. On rencontre d’abord la jeune Charlotte qui quitte son royaume germanique à 17 ans pour rejoindre l’Angleterre afin d’épouser le roi George III. On la retrouve ensuite régulièrement pendant la période de la Régence alors qu’elle règne, son mari étant trop malade pour assurer son rôle de roi.
Ces scènes-là se déroulent entre la saison 2 de « la Chronique des Bridgerton » et la 3 attendue prochainement. C’est l’occasion de retrouver des personnages déjà connus des fans et les actrices qui les incarnent : Golda Rosheuvel dans la peau de la Reine, Adjoah Andoh qui joue Lady Danbury et Ruth Gemmel en Violet Bridgerton. Ces trois héroïnes ont désormais leurs versions plus jeunes à l’écran, incarnées respectivement par India Amarteifio, Arsema Thomas et Connie Jenkins-Greig.
La question de l’inclusivité : une grande place dans le scénario
« Je n’ai tourné aucune scène avec India, confie Golda Rosheuvel, mais quand je l’ai rencontrée, je lui ai donné un seul conseil : Sois libre de t’emparer de ce personnage et de te l’approprier. » Il y a eu davantage de collaboration entre Adjoa Andoh et Arsema Thomas, les visages de Lady Danbury. « J’avais la pression parce qu’elle est très aimée des fans, s’amuse la jeune comédienne. On a énormément discuté avec Adjoa pour créer son histoire, déterminer les choix qui l’ont menée à être celle qu’on avait déjà vue à l’écran. »
En revenant au mariage de Charlotte et de George, Shonda Rhimes met en lumière un moment fondateur de la société imaginée dans « la Chronique des Bridgerton », où les peaux blanches et de couleur se mêlent dans l’aristocratie britannique. « La première fois que Lady Danbury, qui est noire, voit Charlotte, c’est quand elle entre dans l’église pour épouser George, détaille Arsema Thomas. Jusqu’ici, elle vivait dans une société ségrégative. Là, elle comprend qu’avec une reine de couleur, les titres vont être accessibles à tous et non plus exclusivement aux blancs. »
La question de l’inclusivité tient ainsi une grande place dans le scénario. « La beauté de notre métier en tant que créateurs, c’est qu’on a une plate-forme pour débattre de tous ces sujets délicats au travers de fictions, s’enthousiasme Golda Rosheuvel. On m’envoie des photos de fillettes de couleur qui se déguisent en Reine Charlotte pour aller à des fêtes d’anniversaire ou à Halloween. C’est comme ça qu’on fait avancer les discussions, on inspire les jeunes générations. »
« Il faut garder en tête que c’est une fiction et pas un programme historique »
L’autre sujet qui anime l’intrigue est la mystérieuse maladie du roi, en proie à des crises qui lui font perdre toute lucidité. « Dans la série, on ne donne pas de diagnostic précis à George, souligne son interprète Corey Mylchreest. On sait qu’il est atteint d’un mal qui lui cause une grande détresse et qui est une barrière dans sa relation avec Charlotte. Je me suis beaucoup documenté et j’ai pu discuter avec des spécialistes pour jouer cette dualité. Il n’y a pas deux George, mais lui d’un côté et la maladie de l’autre. »
Le couple qu’il forme avec India Amarteifio dans la fiction fonctionne dès la première rencontre. La jeune femme n’en revient toujours pas d’avoir eu la chance de participer à un tel récit : « Je peux me regarder à l’écran et ne pas uniquement critiquer mon jeu, parce que c’est tellement beau : les perruques, les costumes… C’était un enchantement ! »
On continue ainsi d’en prendre plein les yeux tout en étant profondément touchés par les enjeux. « Il faut garder en tête que c’est une fiction et pas un programme historique, insiste toutefois Ruth Gemmel, qui joue Lady Bridgerton. C’est un monde réimaginé. » Un parti pris qui rend la saga, et ce chapitre-là particulièrement, d’autant plus pertinents.
Source: Le Parisien