"Je mets des œillères, sinon je ne nourris plus ma famille": cette Varoise, mère de cinq enfants, explique comment elle fait face à l'inflation
Les portes automatiques à peine franchies, Guy et Paulette rejoignent au pas de course leur voiture. "Faites vite avec vos questions, les surgelés ne vont pas tenir longtemps", pressent le couple de retraités.
Avec le retour des températures estivales en ce premier mercredi de mai, il n’y a pas que les produits frais qui risquent le coup de chaud.
Dans les chariots dracénois, la quantité de nourriture semble avoir aussi fondu comme neige au soleil: "Il y a plus à plaindre que nous, minimise Paulette, montrant ses paniers à moitié pleins. M’enfin, il est vrai qu’avec la montée des prix, nous avons un peu diminué nos achats. Et si certains aliments sont vraiment trop chers, nous nous tournons vers d’autres enseignes, que nous estimons plus concurrentielles."
"Je stocke plus qu’avant"
Peu après, une autre cliente sort en trottinant, ticket de caisse à la main. Face à l’inflation, Nouara ne passe pas par quatre chemins. "C’est simple, j’achète toujours les mêmes aliments pour facilement m’y retrouver, et en quantités réduites, révèle-t-elle. On n’a plus le choix, il faut s’adapter."
Chez d’autres, en revanche, la stratégie s’inverse. "J’achète en gros et je stocke plus qu’avant, reconnaît Cécile, mère de trois adolescentes. Cela me permet d’espacer les courses sur plusieurs semaines et d’anticiper."
Pour ces "accumulateurs", les promotions proposées par les grandes surfaces sont le Graal absolu.
À l’image d’Audrey, qui s’estime pourtant comme une "acheteuse compulsive": "Je suis de près les offres promotionnelles, ça me permet de congeler en grandes quantités et de cuisiner au fur et à mesure."
Le discountplus si discount
Ce qui ne l’empêche pas de sensibiliser ses deux enfants, Gilles et Gaëlle, au coût de la vie. "On voit que tout devient de plus en plus cher", observent les deux enfants.
Aux abords des magasins jugés discount, les cabas sont encore pleins, mais pour combien de temps?
"Les prix augmentent de partout, même dans les enseignes comme Lidl, pointe avec fatalisme Linda (Le prénom a été modifié., ndlr), mère de cinq enfants. Même si je suis plus regardante sur le prix au kilo que par le passé et que je me refuse parfois certains achats, notamment tout ce qui est la viande, le poisson ou le chocolat - qui ont beaucoup augmenté - je mets des œillères le reste du temps, sinon je ne nourris plus ma famille."
Une vigilance qui touche même ceux qui se jugent "confortables" financièrement. "Il y a deux salaires qui rentrent, donc forcément c’est plus simple, se rend compte Christophe. Mais même dans mon cas, j’ai tendance à privilégier les marques repères. Je n’imagine même pas pour les plus démunis, ça doit être une vraie galère…"
Source: Var-matin