Football : Naples sacré champion d’Italie pour la première fois depuis 1990 et l’ère Maradona

May 04, 2023
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Des supporteurs du SCC Napoli pendant le match contre l’Udinese, le 4 mai 2023. ALBERTO PIZZOLI / AFP

Cette fois, c’est fait. Quatre jours après avoir repoussé la fête, à domicile face à la Salernitana, le SCC Napoli n’a pas laissé passer sa chance une deuxième fois. Le club napolitain a décroché, jeudi 4 mai, le troisième titre de champion d’Italie de son histoire, après son match nul sur la pelouse d’Udinese (1-1). Son premier sacre depuis l’ère de Diego Maradona (1987 et 1990).

La veille, les joueurs du club présidé par le volcanique Aurelio De Laurentiis avaient suivi le déroulement de la rencontre entre la Lazio Rome, leur seul poursuivant, et Sassuolo depuis leur hôtel. Une défaite des Biancocelesti et Naples était sacrée. Mais les Romains menés par l’ancien entraîneur napolitain Maurizio Sarri, n’ont pas failli (victoire 2-0), et laissé aux partenaires du buteur Victor Osimhen la tâche de décrocher leur Scudetto dans le Frioul (nord-est du pays).

A Udine, face à cet adversaire confortablement établi dans le ventre mou de la Serie A (13e), il ne fallait qu’un point au Napoli pour s’assurer le titre. En dépit de l’ouverture de la marque par l’Udinese, les hommes de Luciano Spalletti ont décroché un nul dont ils se satisferont, et sont sacrés champions à cinq journées du terme du championnat. Un record de précocité, où ils égalent quatre équipes (le Torino en 1948, la Fiorentina en 1956, l’Inter Milan en 2007 et la Juventus en 2019).

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Après avoir remisé tambours, trompettes, et fait retomber l’ambiance volcanique au pied du Vésuve, refroidis par l’égalisation en toute fin de match (1-1) de leur voisin salernitain – à l’autre bout de la côte amalfitaine –, dimanche 30 avril, les partenaires du virevoltant Géorgien Khvicha Kvaratskhelia, 22 ans, n’ont pas manqué leur deuxième « balle de match » jeudi.

« Quelque chose qui sort de l’ordinaire »

Plus de 16 000 tifosi napolitains avaient effectué les plus de 800 kilomètres séparant la baie de Naples d’Udine – et 4 000 d’entre eux n’avaient pas de billets – dans l’espoir de célébrer avec leurs idoles le troisième Scudetto du Napoli. Le premier à n’être pas frappé du sceau de l’Argentin Diego Maradona, « roi » de Naples au croisement des années 1980 et 1990, et mort en octobre 2020. Dans le sillage du génial « Pibe de oro », Naples, ville déclassée du Sud, avait mis l’Italie à sa botte en 1987 et 1990.

Anticipant la fête, tous les joueurs du club – blessés compris – ont effectué le déplacement. En revanche, le président napolitain – qui est Romain d’origine, ce qui pose un souci pour les enflammés tifosi de la ville aux 500 coupoles –, Aurelio De Laurentiis a choisi de ne pas suivre son équipe, et de demeurer à Naples.

Pour l’occasion, le stade Diego-Maradona avait ouvert ses portes aux supporteurs. En moins de deux heures ont été écoulés les 54 000 billets mis en vente pour assister dans la vénérable enceinte, et devant huit écrans géants installés pour l’occasion, au match du troisième titre napolitain. Contre cinq euros – pour rembourser les frais d’organisation, le reste étant reversé à une œuvre caritative –, les fans ont pu communier à distance avec leurs joueurs.

Avant la rencontre, Luciano Spalletti avait reconnu le caractère unique de la saison de son club. « À mon avis, ce Scudetto ici, s’il devait se produire, est quelque chose qui sort de l’ordinaire. C’est un événement dont les bénéfices ne sont pas seulement pour le club, ou la ville de Naples, mais pour tous ceux qui sont impliqués dans ce système », a déclaré l’entraîneur napolitain en conférence de presse. Sans Maradona, mais porté par une hétéroclite escouade de jeunes joueurs peu connus pour la plupart avant le début de la saison, ses hommes ont offert à leur ville un triomphe inattendu.

Pour la première fois depuis 2001 et le sacre de l’AS Roma, le titre de champion d’Italie quitte le nord du pays. En 2023, les clubs de Milan, la capitale économique, ou la Juventus de Turin, équipe des patrons de Fiat, la famille Agnelli, n’ont pas poursuivi leur mainmise sur le trophée. Le Scudetto – écusson aux couleurs italiennes qui orne le maillot du vainqueur de la saison précédente – revient dans le Sud, pour la plus grande joie des millions de Napolitains s’étant préparés à déferler dans la ville en liesse.

Source: Le Monde