Obligation vaccinale : des organisations de soignants choquées par le vote des députés
Plusieurs organisations de soignants ont dénoncé mercredi l'adoption par les députés d'une proposition de loi PCF abrogeant l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants, estimant notamment qu'elle venait renforcer les positions des opposants aux vaccins.
"Remettre en cause la vaccination obligatoire des soignants est un désastre en terme de santé publique et de message adressé à la population", a estimé Daniel Guillerm, le président de la fédération nationale des infirmiers, première organisation chez les infirmiers libéraux.
"C'est une décision irresponsable, qui fait le lit des anti-vax et hypothèque toutes les chances d'avoir une vaccination de masse de la population en cas de retour d'une épidémie de masse", a-t-il déclaré à l'AFP.
Le président du Conseil national de l'ordre des médecins, Jean-Marcel Mourgues, a évoqué son "incompréhension" devant le vote des députés, alors que "le Covid continue de rendre malade et de tuer beaucoup de monde".
"Le Covid tue plus que la grippe, avec 206 morts"
Aujourd'hui encore, "le Covid tue plus que la grippe, avec 206 morts" en France sur la dernière semaine d'avril, a-t-il dit.
"Il ne faut pas baisser la garde, même si nous ne sommes plus dans la même gravité qu'il y a trois ans", a-t-il ajouté.
"Malheureusement, une forme d'inconséquence et de facilité l'a emporté" chez les députés, a regretté de son côté Arnaud Robinet, maire (LR) de Reims et président de la fédération hospitalière de France qui regroupe les hôpitaux publics français.
"Soyons clair : la vaccination fonctionne et reste un élément fondamental de protection des plus fragiles comme des professionnels", a-t-il indiqué dans une déclaration transmise à l'AFP.
La proposition de loi votée par l'Assemblée doit maintenant être examinée par le Sénat.
Le gouvernement avait déjà annoncé son intention de réintégrer les soignants non vaccinés à partir de la mi-mai.
Mais il s'oppose à l'abrogation de l'obligation vaccinale, pour pouvoir la ré-activer en cas de retour massif de l'épidémie.
Dans le schéma de réintégration prévu par le gouvernement, les soignants non vaccinés doivent être réintégrés au même poste ou à un poste équivalent.
Mais ils ont perdu tous les droits à l'avancement, aux congés et à la retraite liés à la période durant laquelle ils étaient suspendus.
Le ministère de la Santé estime qu'"autour de 0,3%" des agents hospitaliers étaient toujours suspendus en avril du fait de leur refus du vaccin.
Source: La Provence