Menaces d’attentats visant des établissements scolaires : trois adolescents mis en examen

April 24, 2023
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Le profil des responsables présumés des fausses menaces d’attentats ayant visé ces derniers mois plusieurs dizaines d’établissements scolaires se précise : Le Parisien révèle lundi 24 avril que trois adolescents ont été mis en examen, le 2 février, pour menaces de mort. Deux d’entre eux ont en outre été mis en examen pour « piratage informatique visant un système mis en œuvre par l’Etat ». Cette qualification pénale, plus grave qu’un piratage simple, a été retenue car les menaces ont pour la plupart été formulées sur les environnements numériques de travail (ENT), des outils numériques utilisés au sein des établissements scolaires.

Les trois personnes mises en examen sont jeunes : entre 14 et 17 ans. Ils habitent trois départements très différents (Gironde, Val-de-Marne, Bouches-du-Rhône). Deux d’entre eux – semble-t-il doués en informatique – auraient gravité autour d’un serveur de Discord, une plate-forme prisée des amateurs de jeux vidéo en ligne, créé en lien avec ces fausses menaces.

Pour certains en rupture avec leurs parents ou l’environnement scolaire, ils semblent avoir agi pour rechercher de l’« adrénaline » ou par ressentiment vis-à-vis de l’école.

L’avocate d’un des jeunes mis en examen, soupçonné d’être un des principaux instigateurs des piratages des ENT, sollicitée par Le Parisien, a rappelé la présomption d’innocence et estimé que les « rôles [des adolescents] ne sont pas clairement établis à ce stade de l’enquête ». Les avocats des deux autres mis en examen contactés par Le Parisien n’ont pas souhaité s’exprimer.

Des identifiants récupérés par un programme malveillant

Selon les enquêteurs, les victimes dont les ENT ont été piratés auraient visionné des vidéos les incitant à télécharger des logiciels en lien avec des jeux vidéo : il s’agissait en réalité d’un programme malveillant connu appelé RedLine, capable de subtiliser des informations personnelles stockées dans la mémoire de l’ordinateur. C’est ainsi que deux des jeunes mis en examen auraient récupéré le couple d’identifiant et de mot de passe nécessaires pour se connecter aux ENT. Le troisième mis en examen aurait simplement fait parvenir ses menaces sur la boîte e-mail des établissements scolaires au moyen de fausses adresses.

Plusieurs dizaines de collèges et de lycées dans toute la France ont été visés ces dernières semaines par des menaces d’attentats djihadistes, menant à l’intervention des forces de l’ordre, l’évacuation des établissements et l’interruption des cours – voire au report de la rentrée des classes de janvier.

Les menaces, pour la plupart, parvenaient aux établissements par le biais de messages postés depuis les comptes d’élèves piratés sur les ENT, des plates-formes numériques regroupant plusieurs outils nécessaires à la vie de l’établissement (carnet de notes, emploi du temps, messagerie…).

Le Monde

Source: Le Monde