Les faillites en forte hausse
En France, le nombre de faillites d’entreprises a grandement augmenté, comme en attestent notamment les nombres publiés par la Banque de France.
Les faillites en forte hausse-iStock-OceanProd
Les défaillances en hausse de 49 %
Entre avril 2022 et mars 2023, le nombre de faillites enregistrées en France a atteint les 45 120, ce qui représente une importante hausse de 49 %. À titre de comparaison, entre 2010 et 2019, 59 342 défaillances en moyenne ont été enregistrées, un nombre inférieur au pic atteint après la crise financière de 2008 avec près de 65 000 faillites. La Banque de France ne voit pas de « mur de faillites » à l’horizon. Toutefois, cette hausse rapide des défaillances peut inquiéter.
TPE, PME… Quelles entreprises font faillite ?
Mais quelles sont les entreprises les plus touchées par les faillites ? Les TPE (toutes petites entreprises) en font indéniablement partie mais elles ne sont pas les seules. En effet, un grand nombre de PME petites et moyennes entreprises employant plus de 50 salariés ont aussi déposé le bilan. On note ainsi une hausse de 78 % en un an et une impressionnante augmentation des défaillances égale à 93 % sur le dernier trimestre 2022. Les secteurs les plus touchés sont : l’hôtellerie-restauration ; l’industrie ; le commerce ; l’immobilier.
Les causes de ces faillites
Pourquoi ces nombreuses faillites ? Il existe plusieurs explications. D’une part, de multiples sociétés ont reçu des aides de l’État durant la pandémie. Or, sans ces aides, elles ne parviennent plus à s’en sortir. D’autre part, la hausse des coûts (carburant, énergie…) a été un véritable « coup de massue » pour diverses entreprises. « Aux entreprises “zombies” qui avaient été secourues lors de la pandémie et qui font progressivement défaut s’ajoutent toutes celles qui pâtissent du contexte actuel » indique ainsi Maxime Lemerle (Allianz Trade). Certaines entreprises font en outre face à une demande en baisse et à des conditions d’octroi de crédits toujours plus sévères. La reprise post-COVID plus rapide qu’anticipé, suivie d’un retournement de conjoncture, n’a pas non plus aidé les entreprises qui se sont retrouvées avec trop de main d’œuvre et de stocks et, en conséquence, des dépenses élevées.
La situation pourrait-elle s’arranger ?
Entre l’inflation mais aussi les difficultés pour obtenir des prêts, la situation des entreprises risque de ne pas s’améliorer dans les mois qui viennent, alertent les experts. Pour Charles-Henri Colombier, directeur de la conjoncture chez Rexecode, moins de crédits accordés veut logiquement dire davantage de défaillances. Les spécialistes s’attendent donc à ce que le nombre de faillites - volontaires (c’est-à-dire décidées par des chefs d’entreprises épuisés) comme involontaires - dépasse cette année les niveaux d’avant-pandémie. Du côté d’Allianz Trade, on s’attend ainsi à 59 000 faillites en 2023, soit une augmentation de 41 %. En février, une étude d’EY et AU Group annonçait des nombres similaires. Mais que faudrait-il faire pour que la situation s’améliore et que l’on évite une hausse trop importante des défaillances d’entreprises ? Selon les spécialistes, il faudrait que le Gouvernement prenne des mesures afin d’aider les entreprises françaises qui ont des difficultés à rembourser les PGE (prêts garantis par l’État) ou encore les charges appliquées par l’URSSAF.
Source: Boursorama