Medef : la course pour la présidence est lancée

May 05, 2023
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Trois candidats ont décroché assez de parrainages pour prétendre à la succession de Geoffroy Roux de Bézieux. Leur candidature sera officiellement dévoilée mardi.

Après le tour d'échauffement, la course pour la présidence du Medef va enfin pouvoir commencer. Les candidats ont achevé ce vendredi leur collecte des parrainages et leur dossier sera étudié mardi par le Comité statutaire et d'éthique du Medef pour validation. Une fois cette dernière étape franchie, la campagne officielle va s'ouvrir et le nouveau patron des patrons, qui succédera à Geoffroy Roux de Bézieux, sera désigné le 6 juillet prochain.

Selon les informations dévoilées par BFM Business, et confirmées par Le Point, seuls trois d'entre eux ont passé la première étape : Patrick Martin, l'actuel président délégué du Medef et bras droit de Geoffroy Roux de Bézieux, Dominique Carlac'h, vice-présidente et porte-parole du Medef, et Pierre Brajeux, le président délégué de la Fédération française de la sécurité. Guillaume Cairou, le président du Club des entrepreneurs, n'a pas réussi à passer la barre des 150 parrainages, tandis qu'Olivier Klotz, le président du Medef Alsace, avait déjà jeté l'éponge et rallié Pierre Brajeux.

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« Les adhérents veulent avoir le portable du président »

La bataille sera-t-elle serrée comme l'avait été l'affrontement entre Geoffroy Roux de Bézieux et Alexandre Saubot en 2018 ? Pour le moment, les bookmakers parient encore sur une victoire facile de Patrick Martin. Patron d'une ETI familiale, Martin Belaysoud, spécialisée dans la distribution de produits et de services destinés au bâtiment et à l'industrie, l'actuel numéro deux du Medef et héritier de Roux de Bézieux, est le grand favori.

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« Cela fait cinq ans qu'il fait le tour des Medef territoriaux et des fédérations et c'est ce qui compte pour cette élection : les adhérents veulent avoir le portable du président et lui avoir déjà tapé dans le dos », décrypte un ancien de la maison. Patrick Martin a déjà reçu le soutien d'une fédération de poids, l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), et celui « à titre personnel », d'Olivier Salleron, le boss de la Fédération française du bâtiment.

Un favori et deux challengers

Mais il peut se méfier de Dominique Carlac’h. L’ancienne championne de 400 mètres sait très bien que la victoire ne s’obtient que dans la dernière ligne droite et compte sur sa fine connaissance de la mécanique interne pour rattraper le favori. Dirigeante du cabinet de conseil D & Consultants, elle fait aussi partie de l’écurie de Geoffroy Roux de Bézieux et applique la méthode giscardienne du changement dans la continuité.

L'outsider et rugbyman Pierre Brajeux, président de Torann, une entreprise de gardiennage, veut quant à lui incarner « un changement de cap », et se place dans la droite lignée d'un Pierre Gattaz et de son « Medef de combat ».

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Ces deux-là sauront-ils inverser la donne ? Même si l'écart paraît encore aujourd'hui important entre le premier de la course et ses deux challengers, « ce n'est pas toujours le favori qui gagne », glisse un haut dirigeant du Medef, une manière de rappeler qu'il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. L'absence de Patrick Martin, qui s'est fait remplacer par Samuel Tual, président du Medef Pays de la Loire, lors d'un débat organisé par l'organisation patronale Ethic, n'a en effet pas été la mieux perçue par les adhérents. Rendez-vous dans deux mois !

Source: Le Point