Donald Trump accusé de viol : la vidéo de sa déposition rendue publique
Capture d’écran de la vidéo filmée lors d’une déposition de Donald Trump, le 19 octobre 2022, et montrée le 4 mai 2023 aux jurés de son procès civil à New York. AP
Tantôt véhément, tantôt hésitant : c’est ainsi qu’apparaît Donald Trump dans la vidéo de sa déposition diffusée jeudi 4 mai aux jurés du procès civil à New York, où l’ancien président américain est accusé de viol. Rendue publique vendredi, la vidéo a été diffusée par de nombreux médias américains.
Pendant quarante-huit minutes, on y voit Donald Trump, cravate bleue et chemise blanche sous une veste foncée, se défendre et répondre aux questions de Roberta Kaplan, l’avocate de la plaignante, l’ancienne chroniqueuse du magazine Elle, E. Jean Carroll.
L’ex-journaliste, aujourd’hui âgée de 79 ans, avait accusé dans un livre en 2019 Donald Trump de l’avoir violée dans une cabine d’essayage du rayon lingerie d’un grand magasin de luxe de New York, Bergdorf Goodman, au milieu des années 1990. Elle a ensuite porté plainte contre lui pour diffamation, puis en novembre 2022 pour viol dans une action au civil.
Le milliardaire républicain ne s’est pas présenté au procès qui a commencé la semaine dernière. En son absence, des extraits de la vidéo, enregistrée dans la procédure en octobre 2022, ont été diffusés durant les débats.
« C’est très flou »
« C’est l’histoire la plus ridicule, la plus dégoûtante. C’est une invention de toutes pièces », assure-t-il à propos des accusations, qualifiant E. Jean Caroll de « menteuse » et de « malade ».
Dans sa déposition, Donald Trump réitère qu’il ne connaît pas la journaliste et réaffirme avec insistance qu’elle n’est « pas [son] genre ». Mais, une fois que l’avocate lui présente une photo où il se trouve en face d’E. Jean Carroll lors d’une soirée, des années avant leur rencontre présumée de 1996, il confond la plaignante avec son ex-femme Marla. Son avocate intervient alors : « C’est [E. Jean] Carroll », le corrige-t-elle. D’abord interloqué, l’ex-président assure ensuite : « C’est très flou. »
La photographie présentée par la défense où Donald Trump se trouve en face d’E. Jean Carroll, lors d’une soirée, des années avant leur rencontre présumée de 1996. AP
L’ancien président est aussi invité à réagir à ses propos dans une vidéo, devenue célèbre, où on l’entend en 2005 se vanter d’embrasser et de toucher à sa guise les femmes qui lui plaisent, et d’ajouter : « Quand tu es une star, elles te laissent faire. Tu peux tout faire. Les choper par la chatte. »
« C’est historiquement vrai pour les stars (…) si vous regardez ces derniers millions d’années, je pense que c’est vrai en grande partie, pas toujours, mais en grande partie, qu’on le déplore ou non », expose-t-il. « Et vous considérez-vous comme une star ? », lui demande l’avocate d’E. Jean Carroll. « Je pense que vous pouvez le dire, oui », répond-il.
Plusieurs journalistes suivant le procès avaient demandé jeudi au juge qui préside les débats de rendre la vidéo publique, mais ce dernier a décidé que c’était aux parties de le faire.
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde
