L'Iran exécute un dissident irano-suédois
L'Iran a exécuté samedi le dissident irano-suédois Habib Chaab, ici le 18 janvier 2022 à l'ouverture de son procès à Téhéran (image d'illustration).
Le dissident irano-suédois Habib Chaab était condamné à mort pour « terrorisme » après avoir été accusé d'être le dirigeant d'un groupe séparatiste arabe de l'ouest du pays.
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La justice avait confirmé sa condamnation à mort le 12 mars. « La condamnation à mort de Habib Chaab (...) à la tête du groupe terroriste Harakat al-Nidal, a été exécutée aujourd'hui ce matin », a annoncé samedi l'agence de l'autorité judiciaire Mizan Online.
Habib Chaab était le chef du Mouvement arabe de lutte pour la libération d’Ahvaz (ASMLA), une organisation séparatiste arabe. Les autorités iraniennes accusaient ce groupe d’avoir mené plusieurs attentats meurtriers, notamment en septembre 2018 lors d’un défilé militaire à Ahvaz. L’attentat avait fait plusieurs morts, rappelle notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi, notamment des civils qui étaient venus assister au défilé militaire. Lors d’aveux diffusés par la télévision iranienne, il avait pris la responsabilité d’avoir organisé cet attentat.
Piégé en Turquie
Habib Chaad avait la double nationalité iranienne et suédoise. Il s’était rendu en Turquie pour un voyage privé en octobre 2020 et avait disparu. Les groupes d’opposition avaient affirmé qu’il avait été piégé par les services de renseignements iraniens et avait été emmené en Iran de force. Il était réapparu un mois plus tard, en prison en Iran.
La télévision iranienne avait diffusé en novembre 2020 une vidéo de Habib Chaab, dans laquelle il s'accusait notamment d'un attentat meurtrier ayant visé en septembre 2018 un défilé militaire à Ahvaz, chef-lieu de la province du Khouzestan (sud-ouest), et de travailler pour les services de renseignement saoudiens. La diffusion de telles vidéos est fréquente en Iran et condamnée par les défenseurs des droits humains, qui accusent les autorités de les obtenir sous la torture.
En mars dernier, la justice avait condamné à mort six hommes accusés de faire partie de l'ASMLA, les accusant d'avoir « suivi les ordres de leurs chefs européens, comme (...) Habib Chaab ».
La Suède avait dénoncé sa condamnation à mort et réclamé sa libération. Samedi, Stockholm, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, a condamné cette exécution. « La peine de mort est une sanction inhumaine et irréversible et la Suède, comme le reste de l'UE, condamne son application en toutes circonstances », a déclaré sur Twitter le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billstrom.
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Source: RFI