“Somewhere Boy”, “State of the Union”, “Silo”… Que valent les séries de la semaine ?
La quête anxieuse de vérité d’un ado séquestré par son père, les vicissitudes drolatiques de l’amour au long cours disséquées par Stephen Frears, un thriller postapocalyptique oppressant en confinement dans un bunker géant… On vous dit tout sur ces nouveautés, à regarder à la télé ou sur les plateformes.
Lewis Gribben, déchirant, dans « Somewhere Boy », série lumineuse produite par la même équipe que « The End of the F***ing World ». BBC / Parisa Taghizadeh/Channel 4/BBC Studios/Clerkenwell Films
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Sur les chaînes télé
r “Somewhere Boy”, minisérie (Canal+ Série)
Depuis sa plus tendre enfance, Danny vit enfermé dans une maison isolée en pleine campagne. À travers ses fenêtres barricadées, il aperçoit à peine le monde extérieur où, lui répète son père Steve, rôdent des monstres assoiffés de sang. Ce sont eux qui, peu de temps après sa naissance, auraient emporté sa mère… Danny est adolescent et impatient d’enfin sortir combattre ces bêtes féroces quand Steve se suicide. Il est recueilli par sa tante Sue et découvre, stupéfait, le monde réel… Lire la suite
q “Rwanda, la couleur du sang”, minisérie (Arte, rediffusion)
Eve Ashby, procureure britannique, est désignée pour mener les poursuites, à la Cour pénale internationale de La Haye, contre Simon Nyamoya, leader d’une milice rwandaise pendant le génocide des Tutsi en 1994 — mais qui pourrait aussi faire partie au contraire de ceux qui ont mis fin aux massacres. Sa fille adoptive, Kate, enquêtrice pour un cabinet d’avocats londonien, elle-même rescapée du génocide, va se retrouver prise au milieu d’un complot visant à étouffer un mystère a priori corrélé au rôle peu reluisant joué par la France à l’époque… Lire la suite
r “Dave”, saison 3 (Canal+ Séries)
Pas évident, la vie de rappeur. Quand on n’est pas connu, on veut l’être (saison 1). Quand on est devenu riche, il faut garder l’inspiration (saison 2). Quand on est une super-star, chercher une femme qui s’en fiche (saison 3). Et quand on a Lil Dicky (« P’tite bite ») pour nom de scène, on reste pour toujours complexé et maladroit. Voici résumé à gros traits cette série dans laquelle David Burd, une sommité du rap US, se met en scène. Mais cet exercice d’autodérision, où le héros est moins lâche et imbu de sa personne qu’un Larry David (Larry et son nombril), malgré des initiales en commun, aborde un paquet de sujets passionnants, au fil de saisons de plus en plus troublantes et émouvantes. Le tout sous une forme simple et légère, qui rappelle parfois l’une des séries les plus attachantes qui soient, High Maintenance, de Ben Sinclair. Que l’on retrouve, tiens donc, parmi les producteurs, et même à la réalisation de certains épisodes. M.Bz.
Sur les plateformes
p “Liaison fatale”, saison 1 (Paramount +)
Plus de trente ans après Basic Instinct ou Body Double, les thrillers érotiques se déclinent aujourd’hui en séries. Après les très dispensables Sex/Life et Obsession sur Netflix, Paramount + joue à son tour la carte du drame torride en revisitant un classique du genre, Liaison fatale. Dan Gallagher (Joshua Jackson), procureur à Los Angeles au début des années 2000, passe un week-end passionné avec Alex Forrest (Lizzy Caplan), qui travaille dans le même immeuble que lui. Il est marié et n’attend rien de plus qu’une aventure. Mais elle va insister, le harceler, menacer sa famille… jusqu’à ce qu’il la tue ? Quinze ans plus tard, Dan sort de prison, où il vient de purger une peine pour meurtre. Tout l’accable, mais il clame toujours son innocence. Lire la suite
q “White House Plumbers”, minisérie (Prime Video)
La multiplication des séries, exponentielle ces dernières années, débouche parfois sur des doublons. Un an quasi jour pour jour après Gaslit, centrée sur Martha Mitchell, femme d’un procureur impliqué dans le Watergate, une deuxième série se penche sur les dessous tragi-comiques du scandale qui fit chuter Richard Nixon. White House Plumbers, lancée sur le Pass Warner mardi 2 mai, dresse le portrait en cinq épisodes du duo E. Howard Hunt (Woody Harrelson) et G. Gordon Liddy (Justin Theroux), leaders des « plombiers de la Maison-Blanche » (1), une équipe d’ex-barbouzes chargée d’abord de discréditer les Pentagon Papers, puis de mettre sur écoute, en 1972, le QG électoral démocrate à Washington. Une opération ratée qui débouchera, deux ans plus tard, sur la démission de Nixon… Lire la suite
q “Queen Charlotte : A Bridgerton Story”, saison 1 (Netflix)
Loin de la demeure de la fratrie Bridgerton, particulièrement animée lors de la saison des bals, ce spin-off investit un Buckingham Palace pré-Régence. La jeune reine Charlotte (India Amarteifio, très juste) découvre alors ses nouvelles responsabilités (et les parts d’ombre de son époux), tandis que l’indépendante Lady Danbury étouffe dans un mariage arrangé, et que Violet Bridgerton n’est encore qu’une enfant. Digne héritière du period drama érotico-fleur bleue à succès, La Reine Charlotte, un chapitre des Bridgerton, également adaptée des romans de Julia Quinn, signe le retour des costumes d’époque flamboyants, des décors chargés de dorures et – avec davantage de parcimonie – des chastes quadrilles sur musiques (pop) de chambre… Lire la suite
q “State of the Union”, saisons 1 et 2 (Arte.tv)
Si En thérapie nous introduisait dans le secret d’un cabinet de psy, State of the Union garde le mystère du divan hors champ, mais nous offre un accès privilégié à son antichambre. Soit le pub où se retrouvent Louise (Rosamund Pike) et Tom (Chris O’Dowd), le temps de boire un coup avant leur séance de thérapie de couple. Un dispositif qui se décline, en saison 2, dans le décor d’un café aux atours bobos, quelque part dans le Connecticut, avec Ellen (Patricia Clarkson) et Scott (Brendan Gleeson). L’exercice tient de l’échauffement (« De quoi veux-tu parler aujourd’hui ? »), de la montée du trac – la perspective de la première séance transformera Tom en Usain Bolt –, mais surtout du libre échange… Lire la suite
q “Silo”, saison 1 (Apple TV+)
Personne ne sait exactement qui a construit ce silo, quand et pourquoi. Tout ce que savent les quelque 10 000 habitants de ce gigantesque bunker de 144 étages, c’est qu’ils ne doivent pas en sortir. Une unique caméra de surveillance diffuse en permanence l’image d’une planète ravagée. Et ceux qui décident de s’aventurer à l’extérieur ne survivent pas longtemps. Silo, adaptation par Apple TV+ d’une trilogie SF éponyme à succès, signée Hugh Howey (éd. Actes Sud, 2013-2014), suit la quête de vérité d’une poignée de membres de la société du silo, volontairement laissée dans l’ignorance par un gouvernement paternaliste et un système judiciaire répressif. D’abord le shérif Holston (David Oyelowo) puis, surtout, Juliette Nichols (Rebecca Ferguson), mécanicienne chargée du générateur qui fournit de l’électricité au bunker, pasionaria en pleine ascension sociale… Lire la suite
o “Diamants bruts”, saison 1 (Netflix)
Trois semaines après son lancement, Diamants bruts cartonne toujours sur Netflix. Immersion dans la communauté juive ultraorthodoxe des diamantaires d’Anvers, la série israélo-belge joue à fond la carte de la découverte de ce club très fermé. Avec pour guide Noah, le fils renégat de la famille Wolfson, dont l’empire est au bord de la faillite après le suicide de Yanki, son cadet, submergé par des dettes de jeu. S’inspirant manifestement d’œuvres cultes, des Soprano aux Shitsel, du Parrain à Homeland, ce drama en huit épisodes n’en a pourtant ni l’épaisseur ni l’intensité. À l’exception d’une introduction prometteuse et de quelques scènes de rituels religieux superbement filmées par Rotem Shamir (Fauda), les personnages de la séries n’existent que dans la caricature et pour faire avancer une intrigue mêlant trafic de diamants et de drogue sans grand intérêt. Dommage. M.Le.
Source: Télérama.fr