BMW 420i cabriolet : test complet et chiffré d’un rare cabriolet 4-places du marché

May 06, 2023
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Avec l’avènement des électriques et les investissements que cela impose, les constructeurs font des choix, et réduisent leurs gammes thermiques. Premières victimes, les modèles à petits volumes… dont font partie les cabriolets. Ne restent donc, sur le marché, que de rares spécimens, notamment si l’on cherche un modèle à quatre places. Outre cette BMW Série 4, le choix est maigre avec les seuls Mercedes C et Audi A5 pour rouler sans toit en famille. Au moins, grâce à ses 4,77 m, on est bien accueilli dans cette bavaroise dotée d’un intérieur soigné, habillé de plastiques souples, de cuir et d’aluminium. Les places arrière ne sont pas immenses, et les dossiers un peu droits, mais s’il n’y a pas un géant devant, des adultes pourront loger leurs jambes sans soucis au deuxième rang.

Un silence à bord digne des berlines

Une pression sur le bouton de la console centrale initie, en 18 s et jusqu’à 50 km/h, la disparition sous un cache rigide de la capote souple, BMW ayant abandonné le toit en dur repliable de la génération précédente, sans pour autant que cela ne dégrade l’insonorisation, habituellement moins maîtrisée sur les toits en toile. Ainsi, nous avons relevé seulement 68 dBA à 130 km/h, soit une très bonne valeur, que beaucoup de berlines n’atteignent pas. Une fois décapoté, avec un coffre alors réduit de 250 à seulement 160 dm3, il faudra tout de même prendre quelques précautions car, dès 70 km/h, les remous d’air apparaissent. Pas de problème pour ceux portant les cheveux très courts, les autres prévoiront casquette, chouchous ou carré de tissu sous peine d’être astreints à une grosse séance de démêlage. En revanche, rien de tout cela pour une balade à deux, en prenant la précaution d’installer le filet anti-remous (400 € ou 2 300 € avec le Pack Confort incluant le très confortable chauffage de nuque). Un filet repliable condamnant les places arrière, mais qui permet de rouler sans perturbations gênantes jusqu’aux allures autoroutières, et peut rester en place même capote sortie.

Un cabriolet rigide

La BMW Série 4 cabriolet mesure 4,77 m de long. © BMW

Au volant, on constate que BMW maîtrise parfaitement la rigidité de son cabriolet puisqu’aucune vibration n’apparaît, ni dans le volant ni dans le parebrise, y compris sur revêtement dégradé. On profite également de l’ergonomie de la génération précédente, avec certes un écran tactile, mais aussi encore beaucoup de boutons physiques à accès direct, contrairement aux dernières réalisations de la marque où tout passe par de trop nombreux sous-menus. Il y a même encore la fameuse molette sur la console centrale, bien plus pratique à utiliser en roulant sans quitter la route des yeux que les seuls écrans tout tactiles. Belle qualité de construction et rigidité soignée n’ont toutefois pas que des avantages puisque cette 420i Cabriolet affiche 1 712 kg sur notre balance de Montlhéry.

Une masse qui ne semble pas être un gros problème pour le 4-cylindres 2.0 de 184 ch. Car, avec ses 300 Nm de couple disponibles dès 1 350 tr/mn et l’aide de la boîte auto. ZF 8 sélectionnant en douceur mais avec à-propos le bon rapport en fonction du style de conduite et du relief, les performances sont suffisantes à défaut d’être ébouriffantes (5,8 s pour passer de 80 à 120 km/h). En revanche, cet embonpoint se ressent sur itinéraire sinueux avec un avant disposant d’une adhérence correcte sans plus et capable d’élargir franchement la trajectoire en cas de conduite un peu enlevée ou de bitume humide. Mieux vaut donc adopter un rythme coulé, d’autant que la direction manque de ressenti.

Un léger manque de confort

Vu la vocation tranquille de ce cabriolet, on regrette aussi que les bruits de suspension et de roulement soient importants sur les revêtements granuleux. Et, surtout, que le confort ne soit pas plus soigné, à cause d’un amortissement – non piloté – trépidant sur les petits défauts de la chaussée, tandis que les ressorts légèrement souples laissent la caisse un peu trop s’agiter sur les grosses déformations. Et puis, malgré l’absence de micro-hybridation sur ce 420i, la pédale de frein reste difficile à doser sur les fins de freinage, comme s’il y avait une électrification. À un tarif tout de même élevé (à partir de 60 250 €), on aurait aimé que ce cabriolet bourgeois offre davantage de douceur à l’usage.

Source: L'Automobile Magazine