EN IMAGES - JO Paris 2024 : dans les coulisses de la cérémonie d'ouverture sur la Seine
Voici à quoi devrait ressembler la Seine au coucher du Soleil pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
À 459 jours de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, la première de l'Histoire hors d'un stade, France Bleu a pu monter à bord de l'un des bateaux qui participera au spectacle, et retracer le parcours sur la Seine. Quelque 116 bateaux seront mobilisés pour transporter 10.000 athlètes, entre le pont d'Austerlitz et Trocadéro, dont le Clipper, piloté par le capitaine Grégory La Francesca.
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Le capitaine Grégory La Francesca est à la manoeuvre du Clipper. © Radio France - Emma Sarango
Ce jour-là, le capitaine sera donc aux commandes du Clipper, d'une envergure de 54 mètres. "On n'aura pas l'occasion de faire ça souvent", s'enthousiasme-t-il. Le trajet qu'il empruntera, long de six kilomètres, permettra d'admirer la cathédrale Notre-Dame de Paris (dont la nouvelle flèche, copie conforme de celle brûlée dans l'incendie de 2019, doit être construite avant la fin de l'année 2023 ), le Louvre, le musée d'Orsay, le pont Alexandre III ou encore la Tour Eiffel en guise de bouquet final. Les bateaux avanceront à un rythme de 15 km/h en moyenne.
L'intérieur du Clipper, un bateau long de 54 mètres qui transportera des athlètes durant la cérémonie d'ouverture de Paris 2024. © Radio France - Emma Sarango
Un ballet fluvial millimétré
Pour que la fête soit parfaite, Paris 2024 compte sur l'expérience des bateliers, qui accueillent en temps normal des mariages, anniversaires ou séminaires d'entreprise. "Les bateaux ont pour la plupart déjà été choisis", révèle sur France Bleu Paris Didier Léandri , président de la Fédération française des entreprises fluviales. "Le comité d'organisation a privilégié ceux qui naviguent habituellement à Paris, mais on a élargi le cercle à des compagnies qui opèrent sur d'autres fleuves en France". Des bateaux strasbourgeois ont ainsi été sélectionnés. Et d'ici aux JO, tous les pilotes seront formés à la navigation en convoi.
"Tout ça sera cadencé à la seconde près" pour éviter les bouchons et pour ne pas arriver trop vite à destination, souligne Didier Léandri. Même si en temps normal, le fleuve accueille 500 rotations par jour, "faire naviguer assez proches les uns des autres une centaine de bateaux, c'est nouveau". Des répétitions auront lieu, loin de la Seine, sur des plans d'eau, pour que la surprise reste totale. Mais une répétition aura bien lieu sur le fleuve parisien en juillet prochain avec "30 à 40 bateaux", selon un haut fonctionnaire.
"Il faut des bateaux de toutes les tailles et de toutes les configurations, parce que les délégations olympiques sont de tailles très différentes, poursuit le président de la Fédération française des entreprises fluviale. Enfin, "il faut des bateaux découvrables" pour pouvoir observer les athlètes "à la télévision quand ils vont défiler". Une vingtaine de bateaux seront aussi dédiés à la sécurité, d'autres encore seront réservés au Comité des JO ou prêts à remorquer des embarcations en panne.
Si tout le monde est dans les temps et que personne ne tombe en panne, la délégation grecque, qui ouvrira le défilé à 20h24 pile, arrivera au bout de son trajet avant que la délégation française, pays hôte, ne soit partie du pont d'Austerlitz. L'arrivée de la délégation française au Trocadéro est prévue à 23h50.
L'embarquement des athlètes. - Paris 2024 Florian Hulleu
Les tribunes le long de la Seine
Sur le Clipper, Thierry Reboul, le monsieur cérémonie de Paris 2024, s'émerveille : "Je n’arrive plus à venir ici sans penser à dans 500 jours". Près du pont Alexandre III, il explique : "On est entre le pont des Invalides et le pont de l’Alma qui sera une zone assez centrale. On l’appelle le stade nautique dans notre jargon. Il y aura une architecture des stades. Des deux côtés, il y aura des tribunes."
Combien de spectateurs seront présents le long du parcours ? Les organisateurs en avaient annoncé à l'origine 600.000, dont 500.000 sur les quais hauts et 100.000 sur les quais bas. Depuis, que ce soit pour des questions de transports ou de sécurité, les autorités freinent des quatre fers. "Tout cela va encore évoluer dans les mois qui viennent", affirme désormais Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Les quais hauts seront accessibles gratuitement, via une billetterie pour contrôler la foule sur le site. Cette billetterie organisera l'accès aux quais hauts en une vingtaine de zones. "Un ticket permettra d'accéder à une zone, on ne pourra pas déambuler de Bercy au Trocadéro", détaille Pierre Rabadan, l'adjoint de la mairie chargé des JO. Quant aux quais bas, leur accès sera payant. Les billets se vendront entre 90 et 2.700 euros. Le tirage au sort pour se procurer les billets aura lieu à partir du 11 mai, pour ceux qui se sont inscrits.
Le public ne pourra pas non plus se promener sur les ponts. Certains seront réservés à la logistique, l'éclairage, la sonorisation. D'autres aux spectateurs payants. Et d'autres encore aux services d'urgence et de sécurité en cas d'évacuation.
Des écrans géants, situés tout le long du parcours de six kilomètres, permettront de ne rien manquer du spectacle.
Il y aura des "moments de sport" pendant la cérémonie d'ouverture, indique Tony Estanguet. - Paris 2024 Florian Hulleu
Une cérémonie construite différemment
Outre les délégations, la Seine sera aussi le théâtre d'un spectacle grandiose, pensé par le metteur en scène Thomas Jolly, choisi pour organiser la cérémonie d'ouverture. Thomas Jolly, qui s'est dernièrement illustré avec l’opéra-rock Starmania, "est un incroyable metteur en scène", se félicite Tony Estanguet, le patron des JO, sur France Bleu. C'est "un jeune artiste qui a montré son audace pour être capable de mettre en scène de grandes pièces de théâtre, dans des formats assez exceptionnels, un homme de défi qui est en train de nous concocter une cérémonie d’ouverture absolument inédite sur la Seine". Il mettra aussi en scène les trois autres cérémonies, de clôture olympique, d’ouverture et de clôture paralympique : "Thomas Jolly a beaucoup d’idées, ça va être des moments exceptionnels".
"Nous avons le plus beau décor possible, de la plus belle ville du monde, témoignait en janvier sur France Bleu Thomas Jolly. Artistiquement, il y aura des lumières magnifiques, puisqu'on sera sur le coucher du Soleil. Les monuments de Paris seront là, l'Histoire est présente. Il faut travailler avec les éléments en présence". Thomas Jolly compte aussi sur la "créativité française", avec la présence d'artistes "dans le domaine du cirque, de la danse, de la musique, du théâtre" pour que l'entrée des athlètes dans la ville soit "une fête".
Le réalisateur dit aussi avoir "carte blanche" pour "inventer d'autres choses sur la structure d'une cérémonie". "Souvent, la structure d'une cérémonie" des Jeux Olympiques, c'est "un spectacle, de 45 minutes à une heure", puis "les délégations, pendant une heure et demie à deux heures", puis "enfin les éléments protocolaires". Thomas Jolly veut lui "mélanger, mixer" ces différents éléments pour faire "une cérémonie un peu nouvelle en termes de structure".
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La flèche de la cathédrale Notre-Dame sera reconstruite. - Paris 2024 Florian Hulleu
Des artistes se produiront tout au long du parcours. - Paris 2024 Florian Hulleu
Le spectacle aura lieu sur l'eau... et dans le ciel. - Paris 2024 Florian Hulleu
Danse, musique, théâtre, Thomas Jolly veut mettre la "créativité française" à contribution. - Paris 2024 Florian Hulleu
Le spectacle aura lieu à la tombée du jour, tout le long de la Seine. - Paris 2024 Florian Hulleu
Des hologrammes et des projections sur les monuments sont envisagés. - Paris 2024 Florian Hulleu
Les artistes du cirque seront mis en valeur. - Paris 2024 Florian Hulleu
Les organisateurs imaginent un "opéra éphémère" sur le Trocadéro. - Paris 2024 Florian Hulleu
Source: France Bleu