Cyclisme. Pourquoi le ribin de la ferme est la star du Tro Bro Leon
Tro Bro Leon, ce dimanche
Promis-juré, Milou et Pacôme resteront attachés ce dimanche après-midi. Milou et Pacôme, ce sont les deux border collies de l’exploitation de Mesmeur, le lieu-dit qu’empruntera à nouveau la 39e édition du Tro Bro Leon. Par-delà le château de Keroüartz, en bordure de l’Aber-Wrac’h, à la sortie d’un surprenant tunnel qui ressemble à un tuyau géant, c’est ici qu’est niché le 26e et avant-dernier tronçon du Paris-Roubaix roubaix breton. Son « Carrefour de l’arbre », par analogie à celle que l’on appelle la reine des classiques.
A moins de sept kilomètres de l’arrivée
Parce que le ribin de la ferme, noté quatre « Triskell » par les organisateurs des Abers sur une échelle d’un à quatre, est devenu le secteur phare de l‘épreuve, un lieu de rendez-vous aussi. Mesuré depuis Keradraon, il est relativement long (1 600 m), il se cabre franchement (10-12 % ?) pour atteindre les bâtiments de l’entreprise agricole et sa partie finale n’est située qu’à 6,6 km de la ligne d’arrivée. Autrement dit, le coureur qui fait la bascule…
« Lorsque l’on est passé dedans la première fois, j’ai tout de suite compris que l’on avait vu juste », confie Jean-Paul Mellouët qui se souvient encore de l’attaque de Jérémy Roy en 2010 et qui, à l’époque, n’avait pas eu de mal à convaincre le propriétaire des lieux de lui autoriser l’accès. Celui qui lui a succédé en 2020, Jean-Jo Guianvarch, ne l’a jamais remis en cause. « A la base, je suis davantage football, j’ai joué au SC Lannilis. Pour moi, le vélo, c’est juste le Tour de France et le Tro Bro Leon parce que c’est mythique », reconnaît en souriant ce dernier.
Le tunnel. (Photo Philippe Priser)
« Les bêtes pourraient partir dans tous les sens »
« Avec le porcelet (remis au premier coureur breton à l‘heure du protocole), les jeunes agriculteurs sont toujours mis en avant ici », ajoute-t-il, forcément ravi par la visibilité offerte « en mondiovision » à sa profession et à son exploitation d’une cinquantaine de vaches laitières. C’est justement depuis son domicile, de l’autre côté de la commune, devant l’écran de sa télévision, que le paysan de la ferme la plus connue des Abers suivra la course qui sort des sentiers battus. « J’aime aussi regarder les paysages. À la télé, c’est super. Après l’arrivée, je reviendrai ici directement pour la traite ».
Jeune retraité, toujours domicilié à Mesmeur, Jean-Yves Le Gad, lui, sera déjà sur place. L’ancien patron suivra comme chaque année le passage du Tro Bro au pied des hangars. « Je sortirai de la maison, quand même ! Je préfère garder un œil ici. Ça fourmille de partout, il y a des gens qui viennent à travers champs, ça crie, ça encourage… Je n’ai pas spécialement peur mais avec les voitures, les coups de klaxons, le bruit de l’hélicoptère, les bêtes pourraient partir dans tous les sens ». Le cas échéant, Milou et (le très bruyant) Pacôme pourraient avoir du travail.
Jean-Paul Mellouët (à droite), l’organisateur du Tro Bro Leon, en discussion avec Jean-Yves Le Gad et Jean-Jo Guianvarch, l’ancien et le nouveau patron de la ferme où passe la course. (Photo Philippe Priser)
Source: Le Télégramme