Impôts : comment ces ChatGPT de la fiscalité vous aident à déclarer vos revenus ?
Remplir sa déclaration de revenus n’est pas une mince affaire. Entre les revenus à déclarer, les charges à déduire, les crédits et réductions d’impôt à solliciter, les contribuables peuvent vite se perdre dans le maquis fiscal. Pour les aider, deux start-up ont eu l’idée de créer des ChatGPT experts en fiscalité, qui se présentent comme des interlocuteurs virtuels capables de répondre à toutes leurs questions et de les guider pas à pas dans leur déclaration.
Un assistant fiscal à portée de clic
Les deux start-up en question se nomment Climb et Tax Mind. Climb est une société spécialisée dans l’optimisation des impôts et la gestion des investissements. Elle a dévoilé le 26 avril son robot ClimbGPT, qui se présente comme un “coach fiscal”. Tax Mind est une société qui propose un service de déclaration en ligne simplifiée et sécurisée. Elle a permis aux Echos de tester en avant-première son robot Tax MindGPT, qui se veut un “assistant fiscal”.
Pour utiliser ces ChatGPT, il suffit de se connecter sur le site web ou l’application mobile de la start-up, et de commencer à dialoguer avec le robot. Celui-ci pose des questions sur la situation personnelle, familiale et professionnelle de l’utilisateur, ainsi que sur ses revenus et ses dépenses. Il indique ensuite les cases à remplir sur la déclaration, les montants à reporter, et les éventuels crédits ou réductions d’impôt auxquels il a droit. Il explique aussi le calcul de l’impôt et les moyens de le réduire ou de le payer.
« Les particuliers font des erreurs et oublient fréquemment certaines réductions d’impôt quand ils déclarent leurs revenus. Nous avons constaté que certains étaient tentés de se servir de ChatGPT pour obtenir de l’aide. Mais les informations qu’il donne sont parfois fausses et surtout obsolètes. On a donc remédié à cela en l’alimentant de sources de références à jour de janvier 2023, comme le site impôts.gouv.fr et le Bofip [Bulletin officiel des finances publiques, NDLR], ainsi que de documentations réalisées par nos équipes, dont notre tableau présentant les niches fiscales », détaille aux Echos Aldric Emié, cofondateur et CEO de Climb.
Un ancien employé de Climb s’est aussi penché sur une telle intelligence artificielle. Son nom TaxMind. “C’est un outil sur lequel nous travaillons depuis plusieurs semaines et sur lequel nous allons bientôt communiquer, explique Pierre-Henri Janssens”, à l’origine du projet. “Le nerf de la guerre, ce n’est pas tant que la machine réponde mais qu’elle apporte des réponses exactes”, insiste-t-il.
Des outils pratiques mais pas infaillibles
Et des erreurs, ces robots en font. Si ces ChatGPT de la fiscalité présentent plusieurs avantages pour les contribuables, ils peuvent commettre des erreurs ou des approximations, notamment sur des questions pointues ou ambiguës. Ils ne remplacent pas le conseil d’un professionnel qualifié, qui peut apporter une expertise plus approfondie et plus fiable. Ils ne garantissent pas non plus la conformité de la déclaration aux règles fiscales en vigueur, ni l’absence de contrôle ou de redressement par l’administration.
Les contribuables doivent donc rester vigilants et vérifier attentivement les informations fournies par ces ChatGPT fiscalistes. Ils doivent aussi être conscients que ces outils ne sont pas neutres : ils peuvent avoir un intérêt commercial à orienter l’utilisateur vers certains produits ou services. En cas de doute ou de litige, il est donc préférable de faire appel à un expert-comptable ou à un avocat fiscaliste.
“Les ChatGPT sont des outils pratiques, mais pas des solutions miracles. Ils ne dispensent pas d’une vérification attentive des informations fournies, ni d’un recours éventuel à un professionnel qualifié”, prévient Jean-François Desbuquois, président du Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables. Un avis partagé par Anne-Laure Dreyfus, avocate fiscaliste au cabinet Fidal :
Les ChatGPT sont des outils innovants, mais pas sans risques. Ils ne garantissent pas la conformité de la déclaration aux règles fiscales en vigueur, ni l’absence de contrôle ou de redressement par l’administration.
Une innovation à suivre
Ces ChatGPT de la fiscalité restent toutefois des outils innovants qui visent à simplifier la vie des contribuables. Ils s’inscrivent dans la tendance de la digitalisation et de la personnalisation des services et témoignent aussi des progrès de l’intelligence artificielle, qui peut désormais traiter des sujets complexes comme la fiscalité.
Encore en phase de test et d’amélioration, ces outils devront donc faire leurs preuves auprès des usagers et des autorités fiscales. Surtout, ils devront respecter les règles déontologiques et éthiques liées à l’utilisation des données personnelles et à la protection du secret professionnel. Impressionnant donc, mais à peaufiner. Les conseillers en fiscalité ont encore de beaux jours devant eux, mais jusqu’à quand ?
Source: Presse-citron