Les chaudières à gaz vont-elles être interdites ?
Le gaz est cher, le gaz pollue, la France connaît une forte dépendance en termes d’approvisionnement… nombreux sont griefs envers le gaz ! Et pourtant, d’aucuns redoutent que les chaudières à gaz ne soient brutalement bannies. Alors qu’elles sont d’ores et déjà en cours d’interdiction progressive dans les logements neufs, les professionnels du gaz et les occupants des 12 millions de foyers équipés de ce mode de chauffage, redoutent que la mesure soit étendue à l’ancien. Ils ont donc été passablement rassurés par la déclaration d’Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, le 11 avril dernier, affirmant que cet objectif n’était pas d’actualité… « à ce jour ».
Les chaudières à gaz vont-elles être interdites ? -iStock-Andrey Deryabin
Chaudières à gaz ; quelle est la situation actuelle ?
Le 1er janvier 2022, entrait en vigueur en France, la règlementation RE2020, qui s’inscrivait dans le prolongement de la loi « Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique » (ELAN). Objectif : prévoir « une transformation progressive des techniques de construction, des filières industrielles et des solutions énergétiques, afin de maîtriser les coûts de construction et de garantir la montée en compétence des professionnels. ». Très concrètement, cela a entraîné une interdiction, pour les professionnels du bâtiment d’installer des chaudières à gaz (ou à condensation), dans les maisons individuelles neuves. Les logements collectifs, quant à eux, ont bénéficié d’une dérogation permettant aux constructeurs de s’adapter… Ils ont ainsi encore la possibilité - jusqu’à la fin de l’année 2024 uniquement, et seulement si le logement est parfaitement isolé - d’installer des systèmes de chauffage au gaz.
Et demain ?
Si aucune échéance concernant l’interdiction totale des chaudières à gaz n’a pour l’heure été avancée, on sait que des discussions sont en cours entre, d’une part, le ministère de la Transition écologique, et celui de l’Économie ; et d’autre part, les fédérations professionnelles du monde du bâtiment. Le « à ce jour » d’Olivier Klein n’a échappé à personne, laissant sous-entendre que l’objectif évoqué courait sur le court terme. Par ailleurs, notons - et c’est tout un symbole - que le coup de pouce financier « MaPrimeRénov’ » n’est plus octroyé depuis le 1er janvier 2023, dans le cadre de l’installation d’une chaudière à gaz … Un équipement qui, sans être banni, est donc loin d’être encouragé.
Quelles alternatives ?
L’objectif de la RE2020 consiste à « poursuivre l’amélioration de la performance énergétique et du confort des constructions, tout en diminuant leur impact carbone » … En clair : réduire la consommation énergétique des bâtiments et le rejet de CO2. Dans ce contexte, les énergies fossiles sont déconseillées, au profit de systèmes de chauffage moins nocifs tels que les pompes à chaleur ou les chaudières biomasse utilisant des granulés ou des bûches. A savoir qu’il existe aussi des systèmes fonctionnant à l’hydrogène, ou avec un gaz d’origine renouvelable, qualifié de « gaz vert ». Le plus connu est le biométhane. Il s’agit d’un biogaz épuré, ayant les mêmes propriétés que le gaz naturel, mais obtenu à partir de la fermentation de matières organiques et déchets biogènes.
Source: Boursorama