Un professeur de philosophie de La Ciotat suspendu pour ses prises de parole sur les réseaux sociaux
Le couperet est tombé à la mi-avril pour ce professeur de philosophie. René Chiche, qui enseigne au lycée Louis Lumière de La Ciotat depuis 20 ans, a été suspendu de ses fonctions pour trois mois par l'Éducation nationale pour ses prises de parole répétées et controversées sur les réseaux sociaux et dans les médias. "La sanction a fait l'objet d'une procédure stricte, motivée par l'atteinte au devoir de réserve", a justifié auprès de l'AFP le ministère de l'Éducation nationale, qui a notamment procédé à l'"audition des intéressés".
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"Je suis dégoûté"
Connu dans le milieu enseignant pour ses propos virulents sur une école qu'il juge à la dérive, le professeur est également vice-président d'Action et Démocratie, un syndicat d'enseignants très minoritaire. Auprès de France Bleu Provence, il se dit "dégoûté". "Sur mes 18.000 tweets qui concernent quasi exclusivement l'éducation, on me reproche quelques-uns qui s'intéressent à d'autres sujets. Une décision stupéfiante et scandaleuse" déclare René Chiche ce lundi matin sur France Bleu Provence.
"Selon le ministre, mon expression publique et l'audience de mes propos portent atteinte à l'image et la réputation du service public de l'Éducation nationale", a-t-il réagi samedi sur Twitter, où il cumule plus de 105.000 abonnés.
René Chiche demande une enquête
Dans l'oeil du cyclone, son tweet de 2021 où il dresse un parallèle entre l'obligation de pass vaccinal et les lois que les status des juifs durant la seconde guerre mondiale. Aurore Berger, à l'époque présidente du groupe LREM à l'Assemblée Nationale, a porté plainte contre l'auteur de ces lignes. René Chiche persiste : "Je n'ai jamais comparé les non-vaccinés au sort des juifs durant la seconde guerre mondiale. Je m'en expliquerai devant les tribunaux. (Avec le pass obligatoire) on a discriminé la population pour des motifs injustifiables. Aucune loi n'a rendu obligatoire la vaccination. Par la suite on prend des dispositions pour les contraindre. En tant que professeur de philosophie, j'enseigne les fondements de l'état de droit. Je ne peux pas devant une telle perversion morale, intelectuelle, rester silencieux"
Dans son interview à France Bleu Provence, le professeur annonce qu'il réclame une enquête de la justice sur l'origine de sa sanction. "Ma sanction a été demandée à l'Education Nationale. C'est très grave. Je soupçonne un détournement de l'institution scolaire". Il met en cause sans le nommer l'ancien compagnon et chef de cabinet d'Aurore Bergé qui l'aurait traité de cinglé.
"Je n'ai jamais nui au service public"
Pourquoi une telle détermination ? René Chiche conclue : "C'est un problème de liberté d'expression. On ne peut pas traiter les professeurs, et d'une manière générale les fonctionnaires, comme des sous-citoyens. Je n'ai absolument jamais nui au fonctionnement du service public".
Source: France Bleu