Le ministre des affaires étrangères chinois attendu en France, en Allemagne et en Norvège
Qin Gang, conseiller d’Etat et ministre des affaires étrangères de la Chine, au Forum Lanting, qui s’est tenu sur le thème « La modernisation chinoise et le monde », à Shanghai, le 21 avril 2023. HECTOR RETAMAL / AFP
Le ministre des affaires étrangères chinois, Qin Gang, entame lundi 8 mai une visite en Europe, qui doit le conduire successivement en Allemagne, en France et en Norvège, a annoncé son ministère.
La Chine, qui se présente comme un interlocuteur neutre dans le conflit en Ukraine malgré sa proximité avec la Russie, a publié en février un document en douze points présentant sa position au sujet du conflit. L’initiative, parfois perçue comme un plan de paix, exhorte notamment Moscou et Kiev à tenir des pourparlers.
Un appel, attendu de longue date, à la fin d’avril entre le président chinois, Xi Jinping, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, le premier depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, le 24 février 2022, a nourri l’espoir d’une avancée sur ce point.
Tensions avec les Etats-Unis
Cette visite prévue jusqu’à vendredi arrive au moment où la Chine cherche à se rapprocher de l’Europe dans un contexte de tensions avec les Etats-Unis, et entend jouer un rôle de médiateur dans la guerre en Ukraine.
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Qin Gang s’entretiendra avec son homologue allemande, Annalena Baerbock, ainsi qu’avec la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, et la ministre des affaires étrangères norvégienne, Anniken Huitfeldt, a précisé un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin. Aucun détail n’a été donné quant aux sujets qui seront évoqués durant ce déplacement.
Lors d’une visite officielle en Chine en avril, le président français, Emmanuel Macron, avait appelé son homologue chinois, Xi Jinping, à « ramener la Russie à la raison » vis-à-vis de l’Ukraine. Xi Jinping, qui s’est rendu à Moscou en mars, entretient des liens étroits avec le président russe, Vladimir Poutine.
La Chine, qui n’a pas condamné publiquement la guerre en Ukraine, a fortement accru au cours des derniers mois sa coopération politique et économique avec la Russie.
Déclarations controversées
Le déplacement du ministre chinois a lieu également après des déclarations controversées, à la fin d’avril, de l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye. L’ambassadeur avait questionné l’appartenance à l’Ukraine de la péninsule de Crimée, occupée par Moscou depuis 2014.
« Cela dépend de comment on perçoit ce problème. Il y a l’histoire. La Crimée était tout au début à la Russie. C’est Khrouchtchev qui a offert la Crimée à l’Ukraine à l’époque de l’Union soviétique », avait dit le diplomate. Il avait poursuivi son argumentaire, estimant que les pays de l’ex-URSS « n’ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu’il n’y a pas d’accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain ».
Ces propos avaient provoqué une levée de boucliers dans les Etats concernés. Paris avait alors appelé l’ambassadeur de Chine « à faire un usage de sa parole publique qui soit conforme avec les positions officielles de son pays ».
Prenant ses distances avec les propos du diplomate en poste dans la capitale française, la porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois, Mao Ning, avait ensuite assuré que la Chine « respecte la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays ».
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde