Commémorations du 9-Mai en Russie : Vladimir Poutine dénonce " la guerre lancée " contre son pays

May 09, 2023
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Le président russe, Valdimir Poutine, lors de son discours pour les commémorations du 9-Mai sur la place Rouge, à Moscou le 9 mai 2023 GAVRIIL GRIGOROV / AFP

La splendeur des uniformes luisant au soleil comme la magnificence des « hourras » lancés par des milliers de poitrines ont beau donner un sentiment rassurant de permanence, le péril est aux portes de la Russie. « Aujourd’hui, la civilisation est de nouveau à un tournant décisif. De nouveau, une véritable guerre a été déclenchée contre notre patrie », a déclaré Vladimir Poutine en ouverture des célébrations du 78e anniversaire de la victoire soviétique sur l’Allemagne nazie, mardi 9 mai.

Depuis la tribune de la place Rouge, le président russe a longuement déroulé cette comparaison entre la guerre de 1941-1945 et « la catastrophe qui se déroule en ce moment en Ukraine ». Cette « catastrophe », M. Poutine l’a attribuée aux « élites globalistes occidentales », objets d’une violente diatribe : « L’Occident provoque des conflits et des coups d’Etat, entretient un culte pour le nazisme et détruit les valeurs traditionnelles pour continuer à dicter sa volonté aux peuples et perpétuer un système de vol et de violence », a-t-il lancé.

Ton grave

Si les grandes lignes de ce discours sont une copie conforme de celui prononcé un an plus tôt, le ton était plus grave. Vladimir Poutine s’est ainsi adressé aux participants de « l’opération militaire spéciale » lancée contre l’Ukraine, présents en tribune ou dans le défilé : « Il n’y a rien de plus important maintenant que votre travail de combat. La sécurité du pays repose sur vous, l’avenir de notre État et de notre peuple dépend de vous. (…) Nous prions pour vous. »

Cette gravité, comme l’apparition du mot « guerre » dans le lexique du président, répondent à une certaine logique. Pour les derniers Russes encore prêts à croire au mythe de « l’opération spéciale », la réalité devient difficile à ignorer : non seulement c’est bien une guerre qui fait rage en Ukraine, mais celle-ci a atteint le territoire national.

Le rappel le plus éclatant en a été l’attaque d’un bâtiment du Kremlin par deux drones, le 3 mai, qualifiée par Moscou de tentative d’assassinat contre Vladimir Poutine, et derrière laquelle la diplomatie russe a vu la main de Washington. Les frappes contre des installations énergétiques ou militaires de plus en plus loin en territoire russe et les sabotages de voies ferrées se sont aussi multipliés ces dernières semaines.

Dernière en date d’une série d’attaques contre des propagandistes de l’invasion, l’attentat contre l’écrivain Zakhar Prilepine, blessé, samedi 6 mai, lorsque sa voiture a explosé sur une mine dans la région de Nijny Novgorod (son garde du corps a été tué). Comme l’attaque sur le Kremlin, cet événement pose toutefois des questions : si le suspect appréhendé a assuré, dans une confession filmée par la police, avoir été recruté par les services ukrainiens, il combattait dans les rangs des séparatistes prorusses depuis 2014.

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Source: Le Monde