Joe Biden face au casse-tête d'un accord avec l'opposition sur la dette américaine

May 09, 2023
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Les discussions risquent d’être tendues. Joe Biden reçoit mardi des ténors de l’opposition républicaine, sans grand espoir toutefois de dénouer un conflit sur la dette publique, qui pourrait, dans le pire des cas, acculer les Etats-Unis à la faillite. Le président américain a convié dans le Bureau ovale, à 16 heures locales, les représentants des partis démocrates et républicains à la Chambre des représentants et au Sénat.

Le président américain cherche à trouver un accord pour relever le « plafond de la dette », une manœuvre législative indispensable pour que la première économie mondiale puisse continuer de payer ses factures, ses fonctionnaires et ses créanciers. « Clairement, l’écart est immense entre la position du président et celle des républicains », a prévenu sobrement lundi la secrétaire au Trésor, Janet Yellen.

Désaccord profond

« Les républicains de la Chambre [des représentants] sont en train de fabriquer une crise de toutes pièces », a fustigé le même jour la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, en les appelant à relever « sans conditions » ce fameux plafond d’endettement.

Hors de question pour les républicains, qui conditionnent leur accord à des coupes budgétaires. « Nous ne voterons pas pour un texte qui augmente le plafond d’endettement sans réformes substantielles du budget et des dépenses publiques », ont affirmé ce week-end une quarantaine de sénateurs conservateurs.

Pour lever la menace d’un défaut de paiement, qui serait du jamais vu, Joe Biden a besoin de convaincre une partie des sénateurs républicains, faute de majorité suffisante à la chambre haute. Il lui faut surtout trouver un terrain d’entente avec celui qui préside la Chambre des représentants, passée sous pavillon républicain en janvier dernier : Kevin McCarthy, l’invité le plus en vue de la réunion de mardi. Le président démocrate et le chef républicain jouent gros : la crédibilité de la plus lourde dette du monde, mais aussi leur crédit politique.

Risque d’une récession historique

Le plafond de la dette est jusqu’ici fixé à 31.000 milliards de dollars - le record de toutes les dettes souveraines dans le monde en valeur absolue. Ce montant a été atteint à la mi-janvier mais le gouvernement fédéral a jusqu’ici géré la situation par des manœuvres comptables.

Si l’impasse se poursuit après le 1er juin, selon l’administration, les Etats-Unis se trouveraient non seulement dans l’incapacité de payer factures et salaires, mais aussi de rembourser leurs créanciers. Pour la première fois, des porteurs de bons du Trésor américains, le placement roi de la finance mondiale, ne pourraient plus récupérer leur mise.

Alors, la Maison Blanche l’assure, finie la reprise robuste dont le président américain s’attribue le mérite : les marchés s’effondreraient, la récession serait historique et le chômage flamberait brutalement aux Etats-Unis - avec des conséquences sur toute l’économie mondiale.

Source: 20 Minutes