Sur les prix de l’essence, les " marges explosives " des distributeurs dénoncées par la CLCV
FRANCOIS LO PRESTI / AFP FRANCOIS LO PRESTI / AFP
CARBURANTS - Explosion des prix à la pompe à cause des marges engrangées par les grandes enseignes ? Une étude de l’association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de vie) accuse ce mercredi 10 mai de nombreux distributeurs de sans-plomb 95 et de gasoil, parmi lesquels Intermarché, Leclerc, Système U, d’afficher des prix des carburants beaucoup trop élevés depuis janvier.
« Depuis le début de l’année 2023, la marge brute de’transport distribution’ se situe à un record historique dépassant les 25 centimes au litre », note l’association dans son étude consultée par franceinfo, se référant aux données disponibles de l’Union française des industries pétrolières (UFIP).
« Nous constatons que la marge est habituellement autour de 17 à 18 centimes pour le sans-plomb 95 et le gazole, et qu’il est passé depuis quatre mois à 27 centimes pour le sans-plomb 95 et 29 centimes pour le gazole », abonde sur franceinfo Jean-Yves Mano, le président de CLCV, exigeant que les marges diminuent « d’au moins 10 centimes ». Il menace de « saisir les autorités compétentes » si cette baisse n’est pas effective d’ici l’été.
Les prix du carburant doivent « baisser plus vite »
Si la CLCV accuse les distributeurs de vouloir compenser les pertes du second semestre 2022 liées à la hausse des prix des carburants avec la guerre en Ukraine, ces derniers réfutent.
Un responsable de grande distribution explique notamment à franceinfo qu’il n’y a aucun intérêt pour le secteur de faire exploser les prix à la pompe, alors qu’il s’agit d’un « produit d’appel » pour attirer la clientèle dans leurs supermarchés.
« Nous continuons à baisser, on rattrape les niveaux des autres pays européens », a lui tenté de rassurer Michel-Édouard Leclerc, patron de l’enseigne éponyme, sur BFMTV, rappelant qu’il y a une grosse dizaine de centimes d’écart entre le prix du gazole dans ses enseignes et chez TotalEnergies. Il promet aussi que la tendance baissière va se poursuivre la semaine prochaine.
Michel-Edouard Leclerc (@Leclerc_MEL) sur les prix à la pompe: "Nous continuons à baisser, on rattrape les niveaux… https://t.co/POLkRaHVYv — BFMTV (@BFMTV) Voir le tweet
La question de la hausse des prix du carburant inquiète aussi du côté du gouvernement. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a estimé mardi que ces derniers ne baissaient pas « assez vite » au regard de d’autres pays européens. À titre d’exemple, en Espagne, le gasoil est autour de 1,40 euro le litre (1,67 en France), et l’essence à 1,50 euro (1,87 pour le SP95).
Vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers en vous abonnant. Vous ne pourrez donc pas lire nos vidéos qui ont besoin de cookies tiers pour fonctionner.
Vous utilisez un bloqueur de publicité. Nous vous conseillons de le désactiver afin d’accéder à nos vidéos. Si vous n'êtes dans aucun de ces deux cas, contactez-nous à aide@huffingtonpost.fr Vous ne pouvez pas visionner ce contenu car :
Sur son compte Twitter, la ministre avait indiqué avoir « demandé aux distributeurs de répercuter au plus vite la baisse sur les prix à la pompe », jugeant « inacceptable que les entreprises augmentent leurs marges sur le dos des Français ».
Selon Agnès Pannier-Runacher, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire aura l’occasion de « rediscuter » de ce sujet « avec l’ensemble des distributeurs dans le cadre la réunion sur la lutte contre l’inflation », prévue jeudi 11 mai.
À voir également sur Le HuffPost :
Source: Le HuffPost