Dans le Nord, la gauche se pose en premier défenseur de l’industrie
Mobilisation des salariés de Valdunes, à Trith-Saint-Léger (Nord), le 9 mai 2023. PIERRE ROUANET / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP
L’usine Valdunes de Trith-Saint-Léger (Nord) a vu défiler toute la gauche, mardi 9 mai. Dans l’ordre, Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du Parti communiste français (PCF), puis Marine Tondelier, numéro un d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), et François Ruffin, député La France insoumise (LFI) de la Somme. Ils n’étaient pas tout à fait les seuls représentants politiques à soutenir les grévistes du dernier groupe français produisant roues et essieux de train. Sébastien Chenu, député Rassemblement national du Nord, est passé le matin.
Jeudi 4 mai, les 350 métallurgistes ont appris le « retrait » de leur principal actionnaire, le groupe chinois MA Steel, et un appel à une grève illimitée a été lancé dans la foulée. Les piquets de grève contre la réforme des retraites sont de moins en moins nombreux, et la gauche se presse au chevet des dernières grandes industries françaises, ce jour-là dans le Valenciennois. Ce n’est pas nouveau mais c’est de plus en plus audible, à l’heure où le gouvernement prépare un projet de loi sur l’« industrie verte ».
Devant le piquet de grève de Trith-Saint-Léger domine beaucoup de scepticisme envers les responsables politiques en général, le gouvernement en particulier. « Ils disent qu’ils veulent une industrie verte, qu’ils le prouvent », lâche Anthony Levan, salarié et syndicaliste CGT, fustigeant les « belles paroles » du gouvernement. « Macron, j’ai perdu de l’argent en faisant grève contre sa réforme, s’il venait ici, je pense qu’il ne serait pas bien accueilli », ajoute-t-il. Le chef de l’Etat est attendu à Dunkerque (Nord) vendredi, non loin d’un second site du groupe, sa forge de Leffrinckoucke. Certains, à gauche, Fabien Roussel notamment, aimeraient une intervention du gouvernement. « Les salariés attendent que tout le monde les défende, ils ne regarderont pas la couleur politique, mais qui est là, qui n’est pas là », estime-t-il au téléphone. D’ici là, une délégation de représentants syndicaux devait être reçue jeudi 11 mai à Bercy.
« Absurdité » de cette menace de fermeture
Dans l’après-midi, à Trith-Saint-Léger, Marine Tondelier et François Ruffin ont été plutôt bien accueillis. La première est venue mettre en lumière l’« absurdité » de la menace de fermeture du site à l’heure où le ferroviaire s’impose comme une solution dans la réponse au changement climatique. « Les salariés de Valdunes ont besoin qu’on défende l’industrie française, sinon on hypothèque l’avenir », dit-elle, appelant à « nationaliser » l’enjeu industriel autour de l’avenir du site. L’écologiste était là dès vendredi, et des métallurgistes la reconnaissaient, même s’ils concédaient ne pas être tout à fait sûrs. François Ruffin bénéficie, lui, d’un effet « vu à la télé ». Après la mobilisation contre la réforme des retraites, il s’attelle à un autre sujet de prédilection, l’industrie, la logistique et son corollaire : le travail.
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Source: Le Monde