Les constructeurs chinois constituent une menace pour l’Europe

May 10, 2023
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De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la voie royale ouverte par l’Europe aux marques chinoises avec sa volonté de passer au tout-électrique. Une étude chiffre pour la première fois le coût de cette « invasion » de modèles chinois. Elle pourrait coûter 7 milliards de manques à gagner chaque année aux marques européennes !

Les constructeurs chinois commencent à arriver sur le marché européen, que ce soit BYD qui vient de lancer ses premiers modèles, mais aussi Aiways, NIO, ou encore MG dont la compacte 4 casse les prix dans sa catégorie. À ceux-là s’ajoutent les constructeurs dépendant de groupes chinois : Volvo, Smart, Lotus, Polestar, ou encore les véhicules produits en Chine par des constructeurs européens, qu’il s’agisse de la Dacia Spring, de l’ensemble de la gamme Polestar ou encore de certaines Tesla Model Y.

En 2022, deux tiers des voitures électriques vendues en Europe provenaient de Chine !

C’est sur l’ensemble de ces véhicules importés sur le Vieux Continent que s’est penché une étude de l’assureur allemand Allianz, afin de chiffrer objectivement la menace économique qu’ils représentent. Et le constat est sans appel : ce sont 7 milliards d’euros par an qui ne devraient plus arriver dans les caisses des constructeurs européens d’ici 2030 !

Certains pays plus impactés que d’autres

L’étude chiffre également la perte de production économique au niveau de l’Union à 24 milliards d’euros d’ici 2030. Soit tout de même 0,15% de son PIB. Mais certains pays très dépendants de l’industrie automobile, et surtout de la production automobile, pourraient être plus impactés. En République tchèque ou en Slovaquie, c’est jusqu’à 0,4% du PIB qui est menacé. D’après le rapport, quatre voitures sur cinq vendues en Europe y sont également produites. « L’Europe est également la première puissance exportatrice mondiale dans ce secteur, le commerce automobile ayant généré entre 70 et 110 milliards d’euros d’excédent commercial pour l’économie européenne chaque année au cours de la dernière décennie ».

En janvier dernier déjà, en marge du CES de Las Vegas, Carlos Tavarès mettait en garde contre la « bataille terrible » qui attendait les constructeurs européens face à ces nouveaux arrivants chinois. La Chine contrôle en effet une grande partie des ressources nécessaires à la fabrication de voitures électriques. Et puisque toutes les entreprises dépendent de près ou de loin de l’Etat – système communiste oblige – il leur est beaucoup plus facile de contrôler les prix et la chaine de production. Ce qui, combiné aux coûts salariaux largement inférieurs, leur permet de produire moins cher et plus efficacement.

À quand un protectionnisme européen ?

Dans les conclusions de cette étude, Allianz appelle les autorités européennes à relever « Le défi chinois pour l’industrie automobile européenne » (qui lui donne son titre), notamment en appliquant des droits de douane plus importants aux véhicules importés de Chine, mais aussi en favorisant le développement des technologies et matériaux nécessaires à la fabrication de voitures électriques en Europe. Ou encore, en permettant aux marques chinoises de produire en Europe. C’est également ce que proposent plusieurs pays européens, dont la France et l’Allemagne. Notamment en conditionnant les primes à l’achat de voitures électriques à leur fabrication en Europe. Une condition similaire à celle posée par les États-Unis en vertu de l’Inflation Reduction Act, qui rend l’accès à ce marché plus compliqué pour les constructeurs et véhicules chinois.

Source: Auto Plus