Des dizaines de roquettes tirées vers Israël depuis la bande de Gaza, en riposte à l’assassinat de trois chefs du Jihad islamique

May 10, 2023
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Des enfants se tiennent près d’un bâtiment endommagé à la suite de frappes militaires israéliennes sur des cibles du Jihad islamique, à Gaza, le 9 mai 2023. MOHAMMED SALEM / REUTERS

La riposte de Gaza a commencé. Des roquettes ont été tirées, mercredi 10 mai, en début d’après-midi, depuis l’enclave côtière palestinienne, en direction d’Israël, en représailles à l’assassinat, mardi matin, de trois hauts responsables du Jihad islamique. Des sirènes d’alerte ont retenti dans les villes israéliennes de Sdérot et Ashkelon, proches de la bande de Gaza, mais aussi à Tel-Aviv, 70 km plus au nord. D’après un haut responsable sécuritaire israélien, plus de 60 roquettes ont été tirées en quarante-cinq minutes depuis Gaza. A 14 heures, aucune victime n’était recensée côté israélien.

En prévision de ces attaques, qui pourraient déboucher sur une nouvelle guerre entre les groupes armés de Gaza et l’armée israélienne, les écoles avaient été fermées, aussi bien dans la bande de sable palestinienne, que dans les localités israéliennes voisines. Plusieurs milliers d’habitants de ces zones ont été évacués par l’armée israélienne. La population de Gaza, sous blocus depuis 2007, n’a nulle part où se mettre à l’abri.

Les prochaines heures permettront de jauger de l’ampleur de la riposte palestinienne, qui s’est faite attendre durant trente-quatre heures – une première, de mémoire récente. Une heure après le début des tirs, un porte-parole du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, parlait de « résistance unifiée » face au « massacre commis par l’occupation sioniste ». Cette formulation laisse entendre que cette faction, la plus puissante du territoire palestinien, dotée d’un vaste arsenal de roquettes, a décidé de participer aux représailles, ou à tout le moins de la soutenir. Dans le même temps, un porte-parole de l’armée israélienne affirmait qu’en dépit des déclarations venues de Gaza, le Hamas se tenait encore à l’écart de l’affrontement - ce que l’intensité encore relativement modérée des tirs tend à confirmer. En 2019 et en 2022, lorsque des cadres du Jihad islamique à Gaza ont été assassinés à par Israël, le mouvement a riposté seul, le Hamas préférant ne pas s’exposer.

Menace « imminente »

Quinze personnes ont été tuées par les frappes de l’armée israélienne mardi, dont quatre femmes et quatre enfants. Parmi les vingt blessés, plusieurs demeurent dans un état grave. Le principal porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, n’a pas précisé la nature de la menace « imminente » que les cadres du Jihad islamique assassinés posaient, se contentant d’affirmer qu’« ils auraient lancé tôt ou tard une autre attaque de roquettes ».

Le Jihad islamique avait tiré le 2 mai plus de cent roquettes contre Israël, qui ont blessé trois personnes. Ce groupe religieux et nationaliste, financé par l’Iran depuis les années 1980, répondait alors à la mort dans une prison israélienne de l’un de ses cadres politiques, Khader Adnan, après quatre-vingt-sept jours de grève de la faim. « Nous essayons d’empêcher qu’une escalade plus importante n’ait lieu », a précisé M. Hagari.

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Source: Le Monde