Champion de France puis privé des phases finales, Le MHR victime du "syndrome Brennus"
Il y a un an, à la même époque, le Montpellier Hérault Rugby était leader du championnat. On ne pensait pas encore que les Occitans allaient gagner le premier Bouclier de Brennus de leur histoire, même s'ils le méritaient au regard de la physionomie de leur saison. En ce début du mois de mai 2023, beaucoup de choses ont changé. Et le MHR, 10e du Top 14, n'est pas menacé de relégation mais ne pourra pas non plus défendre son titre en phases finales.
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En s'inclinant face à la lanterne rouge samedi dernier (26-27) au GGL Stadium, les hommes de Philippe Saint-André ont un peu plus rendu leur exercice décevant. "J'étais en colère il y a quinze jours après la défaite contre Castres, mais là… On déjoue, on doute. C'est terrible parce que l'année dernière, on avait l'impression que rien ne pouvait arriver", expliquait le coach du MHR après la 14e défaite de la saison, la 5e à domicile.
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Comme l'annonçait Midi Libre, ce nouveau revers a en plus amené à des tensions dans le vestiaire héraultais, jusqu'à remonter aux oreilles du président du club. Invité de l'émission "Entre les Potos" de RMC dimanche soir, Mohed Altrad a tenu à rassurer sur la situation rappelant "la bonne ambiance" mais n'a pas pu s'empêcher de dévoiler sa frustration sur l'ensemble de la saison. "Aujourd'hui, je suis assez déçu dans la mesure où j'espérais qu'on allait gagner d'avantage après Perpignan (victoire 22-23 le 25 mars dernier). On ne peut pas refaire le passé. Il nous reste La Rochelle et Pau. Malgré ces difficultés, on a encore une chance d'attraper la 7e ou 8e place ", poursuivait-il.
Clermont, Toulouse… Montpellier n'est pas seul à ne pas réussir à enchaîner
Pas de phases finales donc pour le MHR, et une Champions Cup qui s'est terminée dans la douleur en huitièmes de finale face à Exeter (33-33). Un bilan évidemment pas à la hauteur d'un champion de France. "Une autre désillusion, ça fait beaucoup. On s’est mobilisés avant le match, au moins dans l’engagement on a été présent. En première mi-temps, on ne marque pas, ce manque de réalisme nous coûte cher. La saison est compliquée pour plein de raisons, on doit se remobiliser, on n’a pas le choix", expliquait le polyvalent Thomas Darmon, samedi dernier.
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Mais Montpellier n'est pas la seule équipe à connaître un coup de blues d'après-titre. Champions de France en 2017, les Clermontois avaient explosé la saison d'après (9e) et avaient donc manqué aussi les phases finales. La même chose pour les Castrais en 2018-2019, l'exercice qui avait suivi le sacre des locataires de Pierre Fabre. L'an dernier, les champions en titre toulousains s'étaient arrêtés en demi-finales. Un résultat décevant pour l'armada rouge et noire qui espérait mieux.
Alors quelles sont les raisons ? Une envie de gagner moins importante ? Des organismes trop fatigués ? Les blessures de cadres montpelliérains en début de saison comme Yacouba Camara ou encore Anthony Bouthier témoignent peut-être d'un besoin de repos après une saison précédente spectaculaire. Surtout que les corps ont eu du mal à se re-préparer l'été dernier. "Il y a eu l'après-Brennus, on peut l'appeler le syndrome du Brennus. Juste après le titre, Saint-André m'avait demandé de leur donner des jours pour continuer la fête, puis ils sont partis en vacances. On a commencé tard la pré-saison, on n'était pas prêt en gros", résumait Altrad, donnant un bon élément de réponse.
"On va repartir de zéro", l'année prochaine se prépare maintenant
Alors quel enjeu pour les deux dernières rencontres du MHR (La Rochelle et Pau) ? Il reste toujours un espoir de septième ou huitième place, qualificatives pour la Champions Cup de la saison prochaine. "Cette saison, c'est un échec mais on a fêté notre vingtième année de remontée. C'est un club jeune et Montpellier pas forcément une terre de rugby. On continue de progresser. Certes, on trébuche mais j'espère qu'on va repartir de zéro et aller chercher les places qualificatives en Coupe d'Europe", continuait le président du club.
Zach Mercer face à Toulouse, le 29 janvier. Crédit: Imago
D'ailleurs, le club de l'Hérault est déjà tourné vers l'exercice suivant. Aussi sur le marché des transferts où le club peut déjà compter sur l'arrivée de Sam Simmonds en provenance d'Exeter et qui va croiser le montpelliérain partant Zach Mercer. Un autre grand nom, Luke Cowan-Dickie a déjà signé un pré-contrat en Occitanie mais le talonneur est pour le moment bloqué par la visite médicale.
Du côté du staff aussi on pense à l'après avec un Philippe Saint-André qui devrait se retirer du bord des pelouses. "La saison prochaine, il va prendre encore plus de recul mais ce n'est pas lié à la situation du club. Je pense lui donner un poste de vice-président", expliquait Mohed Altrad.
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Source: Eurosport FR