La Bourse s’habitue à cette inflation " collante " aux Etats-Unis, de nouveaux chiffres attendus ce jeudi
Par Denis Lantoine
Publié le 11 mai 2023 à 8:37 Mis à jour le 11 mai 2023 à 8:44
Rien n’y fait, que l’inflation reste tenace, que les responsables de le Fed martèlent à tour de rôle qu’il faudra du temps, beaucoup de temps, pour que les prix reviennent vers l’objectif de 2% de la banque centrale, les marchés veulent toujours croire que la Réserve fédérale américaine commencera à réduire ses taux d’intérêt cette année. C’est tout du moins ce que laisse penser l’outil développé par CME Group à partir des contrats futures sur Fed funds, qui continue d’anticiper, avec une forte probabilité de 80%, une première baisse des taux aux Etats-Unis dès cette rentrée de septembre, à partir de leur dernier pic de 5% à 5,25%. Et pour ce qui est de la prochaine réunion des 13 et 14 juin, le scénario d’un dernier tour de vis de 25 points de base n’est plus pricé qu’à un petit 6,2%, contre 20% avant les chiffres de l’inflation présentés hier au titre du mois d’avril.
C’est certainement ce qui a permis aux grands indices américains d’encaisser ces dernières données très mitigées sur le front des prix à la consommation. En quelques mots, l’inflation a, certes, symboliquement décéléré en données globales, à 4,9% sur un an, contre 5% en mars, mais elle reste désespérément élevée hors éléments volatils que sont l’énergie et l’alimentation, à 5,5%.
Encore du temps pour un changement de rhétorique…
« Le fait que le rythme annualisé de l’inflation sous-jacente reste bien au-dessus de l’objectif de 2% de la Réserve fédérale et ne montre aucun signe de baisse est important, écrit Kurt Rankin, de PNC, relayé par CNBC. Une décélération sur ce front sera nécessaire avant que l’on puisse espérer un changement de rhétorique de la Fed en matière de politique monétaire. » Jefferies, lui, préfère pointer que la composante des services de base et des loyers n’a augmenté que de 0,11% sur un mois, sa plus faible hausse depuis juillet 2022. « Les marchés ont considéré ces données comme plutôt positives, décrypte de son côté Michael Harris, président de Quest Partners. La Réserve fédérale a procédé à sa dernière hausse de taux mais elle va désormais attendre de voir comment les choses évoluent dans les prochains mois. »
En clôture, le Dow Jones a limité son repli à 0,09% tandis que le Nasdaq Composite, à forte proportion de valeurs technologiques et de croissance, les plus sensibles à la thématique des taux d’intérêt, a progressé de plus de 1%, aidé il est vrai, également, par la hausse de plus de 4% d’Alphabet, après que la maison-mère de Google a dévoilé de nouveaux produits basés sur l'intelligence artificielle, thématique très prisée actuellement par les opérateurs.
On prendra connaissance en début d’après-midi d’un autre chiffre concernant l’inflation aux Etats-Unis avec les prix à la production du mois d’avril. Le consensus table sur une hausse de 0,2% sur un mois (+0,3% hors alimentation et énergie) et de 3,3% sur un an (+3,5%).
A une demi-heure de l’ouverture, les contrats futures Cac 40 laissent entrevoir de premiers échanges globalement stables.
Engie vise le haut de sa fourchette de prévisions
Parmi les publications du jour, Engie a confirmé, au terme de son premier trimestre, ses objectifs annuels tout en précisant viser désormais le haut des fourchettes prévues, de 3,4 à 4 milliards d’euros pour le profit net part du groupe et de 6,6 à 7,6 milliards pour résultat opérationnel courant hors nucléaire.
Eiffage a vu son chiffre d’affaires progresser de 13,1% à fin mars et confirme, lui aussi, ses objectifs pour 2023.
C’est aussi le cas du groupe de services aux entreprises Elis, qui prévoit donc toujours une croissance organique de ses facturations comprise entre 11% et 13%, un résultat d'exploitation ajusté supérieur à 650 millions d'euros et un bénéfice net courant de plus de 405 millions d'euros.
Source: Investir