Guerre en Ukraine : la paix passe par l'établissement d'un "nouvel ordre mondial", selon Moscou
LE POINT SUR LA SITUATION - Le Figaro fait le point sur les dernières informations issues de journalistes, de déclarations ukrainiennes et russes, de sources occidentales et d'organisations internationales.
Moscou souhaite un «nouvel ordre mondial», Kiev dit au président brésilien qu'il ne renoncera pas à la Crimée, le Pentagone enquête sur des fuites de documents confidentiels concernant l'Ukraine... Le Figaro fait le point ce vendredi 7 avril sur les dernières informations liées à la guerre en Ukraine.
À découvrir Suivez les informations sur la guerre en Ukraine avec l'application du Figaro
La paix en Ukraine passe par l'établissement d'un «nouvel ordre mondial», selon Moscou
Des négociations de paix sur l'Ukraine ne sont possibles que si elles visent à l'établissement d'un «nouvel ordre mondial» sans domination américaine, a estimé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, au cours d'un déplacement en Turquie.
À lire aussiGuerre d'Ukraine : «Poutine veut éviter que la Biélorussie ne penche vers l'Occident»
Sergueï Lavrov a en outre menacé de mettre fin à l'accord permettant les exportations de céréales ukrainiennes, essentiel pour assurer la sécurité alimentaire mondiale et rendre possible l'envoi hors de ses frontières de l'importante production agricole de l'Ukraine. «Les négociations (de paix sur l'Ukraine) ne peuvent avoir lieu que sur la base de la prise en compte des intérêts russes», a dit le ministre russe, pendant une conférence de presse avec son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu. «Il s'agit des principes sur lesquels sera fondé le nouvel ordre mondial», a-t-il ajouté, dénonçant l'«hégémonisme» américain.
L'Ukraine dit à Lula qu'elle ne renoncera pas à la Crimée
L'Ukraine a affirmé vendredi qu'elle ne renoncerait pas à la Crimée, une péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, en échange de la fin de la guerre, rejetant ainsi une suggestion du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. «Il n'y a aucune raison légale, politique ou morale justifiant qu'on abandonne ne serait-ce qu'un centimètre de territoire ukrainien», a écrit sur Facebook le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko, tout en assurant apprécier «les efforts du président brésilien pour trouver un moyen d'arrêter l'agression russe».
«Tout effort de médiation pour rétablir la paix en Ukraine doit être fondé sur le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale pleine et entière de l'Ukraine en accord avec les principes de la charte des Nations Unies», a-t-il ajouté. Jeudi, Lula avait suggéré à l'Ukraine de céder la péninsule de Crimée à la Russie pour mettre fin à la guerre, estimant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne pouvait «pas tout vouloir».
À lire aussiCes infiltrés que la Russie avait placés en Ukraine avant l’invasion
Le Pentagone enquête sur des fuites de documents confidentiels concernant l'Ukraine
Le Pentagone tente d'identifier la source de fuites de documents classifiés détaillant la stratégie des États-Unis et de l'Otan pour soutenir l'Ukraine face à l'invasion russe, qui ont été publiés cette semaine sur les réseaux sociaux, a révélé jeudi le New York Times.
Interrogé, le Pentagone a dit être en train d'enquêter sur le sujet. «Nous sommes au courant des informations de presse concernant des messages publiés sur les réseaux sociaux et le ministère est en train d'examiner la question», a déclaré une porte-parole du Pentagone, Sabrina Singh. Ces documents, qui datent du début du mois de mars selon le quotidien américain, évoquent par exemple le rythme auquel les forces ukrainiennes utilisent les cruciales munitions des lance-roquettes mobiles Himars, ou encore le calendrier des livraisons d'armes ou des formations fournies par l'Occident aux soldats de Kiev.
Macron et Xi tiennent une déclaration commune pour le «retour de la paix» en Ukraine
Le président chinois Xi Jinping s'est engagé vendredi à «soutenir tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine», selon une déclaration commune publiée à l'issue d'une visite en Chine du président français Emmanuel Macron. Les deux pays «s'opposent aux attaques armées contre les centrales nucléaires et les autres installations nucléaires pacifiques» et soutiennent l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) «pour assurer la sécurité de la centrale de Zaporijjia».
La déclaration commune ne mentionne pas la Russie et ne condamne pas son offensive en Ukraine. Le texte évoque «l'importance que toutes les parties au conflit» respectent «scrupuleusement» le droit international humanitaire. Jeudi à Pékin, Emmanuel Macron avait incité le président chinois Xi Jinping à «ramener la Russie à la raison» vis-à-vis de l'Ukraine, au cours d'un entretien qui s'est conclu par des appels à des pourparlers de paix.
Le journaliste américain Gershkovich officiellement inculpé d'«espionnage»
Le journaliste américain Evan Gershkovich, arrêté en Russie la semaine dernière, a été officiellement inculpé d'«espionnage» vendredi, une accusation qu'il rejette, ont rapporté les agences de presse russes.
À lire aussiEn Russie, une arrestation de journaliste américain qui rappelle la guerre froide
Selon Interfax, Evan Gershkovich, correspondant du Wall Street Journal ayant également travaillé pour l'AFP par le passé, est poursuivi sur la base de l'article 276 du code pénal russe, un chef d'accusation passible de 20 ans de prison. L'agence Tass a rapporté que le journaliste avait «catégoriquement» nié les accusations retenues contre lui.
Source: Le Figaro