ChatGPT, Bloom, LLaMA... L'intelligence artificielle bientôt expérimentée dans les services publics
Les agents pourront s'aider de ces applications pour adresser la meilleure réponse aux usagers.
La révolution de l'intelligence artificielle ne se conjugue plus au futur. Les robots conversationnels, à l'instar du fameux ChatGPT, font leur première incursion dans les tâches quotidiennes des fonctionnaires français. L'information, mise en lumière par nos confrères de BFMTV, est presque passée inaperçue à la vingtième page du document conclusif du septième comité intergouvernemental de la transformation publique qui s'est tenu en début de semaine. Pour assurer la «qualité de service» et la «satisfaction des usagers», le gouvernement a acté le «lancement d'une expérimentation d'outils d'intelligence artificielle».
Vous ne rêvez pas. Les agents des maisons France Services, ces 2379 guichets de proximité implantés partout en France qui rassemblent différents services de l'État tels que Pôle emploi, La Poste ou les impôts, pourront s'aider des applications d'intelligence artificielle ChatGPT, Bloom ou encore LLaMA pour adresser la meilleure réponse aux usagers. Concrètement, vous désirez obtenir des informations sur la marche à suivre pour toucher votre indemnité chômage par exemple et vous vous rendez au guichet France Service pour cela, l'agent qui se trouvera au guichet pourra en référer à ces programmes d'intelligence artificielle pour l'aider à apporter la réponse la plus adaptée.
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Le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques prévient que «l'intelligence artificielle ne viendra jamais remplacer les 10.000 agents, mais leur apportera un appui dans la réalisation de leurs tâches». L'expérimentation annoncée mardi dernier concernera un échantillon de 200 fonctionnaires pendant six mois. L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) et la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) exerceront un contrôle scrupuleux du dispositif. Aucune donnée personnelle des usagers ne sera communiquée aux outils utilisés et les questions qui leur seront soumises pas les agents resteront très génériques.
L'initiative vise à «prendre le sujet de l'intelligence artificielle proactivement», explique-t-on au ministère, à «contrôler et maîtriser l'outil» sans se lancer à bride abattue dans son adoption. Si les technologies ChatGPT d'OpenAI et LlaMa de Meta (ex-Facebook) sont américaines, le ministère souligne l'intégration au dispositif de Bloom, une application d'intelligence artificielle française en open source.
Source: Le Figaro