Emmanuel Macron veut réformer le bonus des voitures les moins polluantes pour " soutenir les batteries et les véhicules produits en Europe "

May 11, 2023
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Emmanuel Macron présente sa stratégie pour accélérer la réindustrialisation de la France, le 11 mai à l’Elysée. YOAN VALAT / AFP

Crédit d’impôt, bonus automobile, formation… Lors d’un discours à l’Elysée en présence des acteurs du secteur, Emmanuel Macron a présenté sa stratégie pour accélérer la réindustrialisation de la France. Le projet de loi, porté depuis janvier par le ministre de l’économie Bruno Le Maire avec le concours de parlementaires et de chefs d’entreprises, et dont les grandes orientations avaient déjà été dévoilées début avril, sera présenté en Conseil des ministres mardi 16 mai.

Le chef de l’Etat a notamment fait part de son intention de « réformer les critères d’attribution des bonus automobiles » pour les voitures les moins polluantes, « pour mieux prendre en compte l’empreinte carbone de la production du véhicule », ce qui va conduire à « soutenir les batteries et les véhicules produits en Europe ». Se défendant de tout « protectionnisme », le chef de l’Etat a vu dans cette mesure une manière de « ne pas utiliser l’argent du contribuable français pour accélérer l’industrialisation non européenne ».

Par ailleurs, un nouveau « crédit d’impôt industrie verte » va être instauré pour soutenir la production de batteries, pompes à chaleur, éoliennes ou panneaux solaires, a annoncé M. Macron. Ce crédit d’impôt qui fera partie du projet de loi industrie verte « permettra de déclencher 20 milliards d’investissements sur le territoire national d’ici 2030 », selon lui.

Parmi les autres annonces du chef de l’Etat, une enveloppe de 700 millions d’euros pour installer les formations au plus près des étudiants, notamment dans des plus petites villes et dans les « métiers en tension ». « 700 millions d’euros seront engagés dès les prochains jours et dans l’année à venir pour faire évoluer la carte des formations à tous les niveaux de diplôme », a-t-il dit. Remarquant un déficit de connaissance des métiers de l’industrie, le chef de l’Etat a aussi dit vouloir augmenter les échanges entre entreprises et collégiens, car aujourd’hui « le stage de troisième ne suffit pas ».

Réduire les délais de mise en œuvre des projets

Soucieux d’accélérer à tous crins la réindustrialisation du pays, le président de la République a aussi annoncé son intention, au moyen de la loi « industrie verte », de réduire drastiquement les délais de mise en œuvre des projets industriels. Il a dit vouloir « garantir » qu’il ne s’écoule pas plus de neuf mois entre le permis de construire et le début des travaux, soit un délai deux fois inférieur à celui constaté aujourd’hui, selon lui. « On peut proposer beaucoup de milliards à des industriels ; si on met trois ou quatre ans à les déployer, on est déjà en retard », a-t-il jugé.

Dans ce discours souvent technique, le chef de l’Etat ne s’est pas interdit un passage plus politique pour soutenir une fois de plus sa réforme des retraites. « Si la France s’est désindustrialisée, avec une faiblesse par rapport au voisin et dix points de PIB par habitant d’écart avec l’Allemagne, c’est que nous travaillons moins que nos voisins », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Qu’a besoin de faire notre pays ? De continuer d’être compétitif sur le capital, le travail, l’innovation, (…) et d’augmenter la quantité de travail, et c’est dans cette stratégie que s’inscrit la réforme des retraites. »

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde