Automobile : le bonus écologique va prendre en compte l’empreinte carbone
Un câble d’alimentation branché sur la nouvelle voiture électrique Mazda CX-60 exposée au salon e-Motor à Beyrouth, le 10 mai 2023. BILAL HUSSEIN / AP
Le bonus écologique accordé aux modèles électriques ne sera plus attribué à guichet ouvert, mais en tenant compte de leur empreinte carbone. Cette nouvelle approche, annoncée jeudi 11 mai par le président de la République, Emmanuel Macron, doit mécaniquement favoriser les véhicules fabriqués en Europe, où la part de la production d’énergie décarbonée est plus élevée qu’en Chine et aux Etats-Unis. Les modalités de cette réforme des aides à l’achat de voitures 100 % électriques – les hybrides n’en sont pas bénéficiaires – seront définies d’« ici la fin de [2023]». Elles devront aussi prendre en considération l’intégration de matériaux recyclés ou biosourcés.
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Indispensable pour compenser en partie le surcoût à l’achat d’une voiture électrique, le bonus écologique est une prime de 5 000 euros (versée à condition que le prix d’achat du modèle ne dépasse pas 47 000 euros et son poids 2,4 tonnes) qui coûte 1 milliard d’euros par an à l’Etat. Durcir ses conditions d’attribution en fonction de critères environnementaux vise à protéger la production automobile française et, par extension, européenne, qui bénéficie d’un mix énergétique moins carboné.
« Cela ne veut pas dire qu’on fait du protectionnisme, mais on ne veut pas utiliser l’argent du contribuable français pour accélérer l’industrialisation non européenne », a assuré le chef de l’Etat, qui a plaidé pour ne « pas répéter les erreurs » ayant conduit à abandonner aux entreprises chinoises la production de cellules photovoltaïques.
En imposant aux constructeurs « de justifier qu’ils respectent ces critères écologiques requis pour pouvoir bénéficier du bonus écologique », cette réforme se présente comme un acte destiné à contenir l’offensive des marques chinoises, qui commencent à diffuser des modèles produits dans un pays où dominent les centrales à charbon. C’est aussi une réponse à la décision de l’administration Biden de ne subventionner que les véhicules électriques produits sur le territoire des Etats-Unis ou ayant conclu un accord commercial.
Parvenir à la neutralité carbone
Cette stratégie – Bercy assure disposer d’un modèle permettant d’établir la quantité de CO 2 engendrée par la fabrication d’un véhicule – est apparue comme le meilleur moyen de réformer un système de bonus devenu intenable dans le contexte d’une concurrence chinoise exacerbée.
Il lui est reproché de dérouler le tapis rouge devant les voitures électriques non européennes en les subventionnant, alors qu’elles disposent déjà de larges avantages concurrentiels compte tenu de leurs coûts et conditions de production. Se fonder sur la seule origine géographique pour l’attribution d’une aide publique aurait été contraire aux accords commerciaux signés par la France.
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Source: Le Monde