"L'immigration tue la jeunesse de France" : à Marseille, Stéphane Ravier jugé pour diffamation publique
"Théo, 18 ans, assassiné hier par un Sénégalais à #ClayeSouilly. L’immigration tue la jeunesse de France." Le tweet, posté le 11 juilllet 2021 sur le compte officiel du sénateur Stéphane Ravier (ex-RN, aujourd’hui rallié à Eric Zemmour), est toujours en ligne. Il vaut à l’homme politique marseillais de comparaître devant le tribunal correctionnel de Marseille ce vendredi 12 mai pour "diffamation publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion". Présent à l’audience, le sénateur s’est défendu de tout "amalgame". "J’ai réagi en tant que politique et père, de façon immédiate, tout en restant à mon avis dans le cadre d’une critique d’une politique migratoire. Je ne dénonce pas une nationalité, une race, une religion, je n’affirme absolument pas que tous les étrangers sont des criminels, je dénonce les conséquences d’une politique", a-t-il justifié.
Face à lui, trois associations : la Ligue de défense des droits de l’homme (LDH), la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et la Maison des potes. Leurs avocats ont appelé à une sanction sévère, invoquant "le devoir d’exemplarité du politique" et tançant ce qu’ils ont estimé être une tentative de "jouer sur la peur" et "d’exciter un sentiment national patriotique qui n’a plus rien de démocratique". "La liberté n’est pas un passeport pour l’indignité", a notamment grondé Me Lhote, conseil de la Maison des potes. Cette dernière, la Licra et la LDH ont réclamé des dommages et intérêts à hauteur respectivement de 5 000 euros, 10 000 euros et un euro symbolique. Le procureur Alain Berthomieu a abondé dans leur sens, estimant l’infraction caractérisée, et réclamant 1000 euros d’amende.
"Dans ce tweet, pouvez-vous identifier une communauté en particulier ? On n’attaque pas une population, mais un phénomène sociologique et politique largement documenté", a contré Me Pierre-Vincent Lambert en défense, plaidant la suprématie de la liberté d’expression de son client et sollicitant sa relaxe. "Quand M. Mélenchon dit "La police tue.", sont-ils condamnés ? A ce jour, non. Ça fait partie du débat public."
S’il est reconnu coupable, Stéphane Ravier encourt jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Le délibéré sera rendu le 7 juillet prochain.
Source: La Provence