Baromètre SOS Amitié : "On voit des appels de parents qui concernent déjà des enfants de 9-10 ans", alerte un pédopsychiatre

May 12, 2023
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D'après l'étude de l'association SOS Amitié, en deux ans le nombre d'appels passés par des jeunes de moins de 14 ans a augmenté de 40%.

"C'est vrai que le nombre d'appels concernant des enfants de moins de 14 ans est beaucoup plus important", confie vendredi 12 mai sur franceinfo Patrick Alécian, psychiatre, pédopsychiatre et à l'initiative des Maisons des Adolescents sur le territoire. Un constat qui confirme le baromètre du mal-être en France publié vendredi par SOS Amitié. D'après cette étude, entre 2020 et 2022, le nombre d'appels passés par des jeunes de moins de 14 ans est en hausse de 40%. Un phénomène qui concerne des enfants de plus en plus jeunes, selon le Patrick Alécian. "On voit des appels de parents qui concernent déjà des enfants de 9-10 ans", alerte le spécialiste.

L'étude réalisée par SOS Amitié met en avant les appels "directs" des enfants. Un élément d'autant plus important pour Patrick Alécian. "Lorsque l'enfant appelle seul, c'est que déjà il y a un élément de gravité dans cette plainte", souligne-t-il précisant que cela "interroge vraiment le cadre familial, et le cadre scolaire, soit les deux points de vie les plus importants des enfants". Pour le pédopsychiatre, cette détresse s'explique notamment par la crise sanitaire et les multiples confinements, "l'isolement ayant mis à jour des difficultés". "On sait, par exemple, que les problèmes conjugaux sont apparus au grand jour à l'occasion du confinement et s'il y avait des enfants auprès de ces parents, il y a eu vraiment des soucis", explique-t-il. De nouvelles peurs sont également apparues, liées "au harcèlement, à la crainte des mauvais traitements" dans le milieu scolaire.

Une attention particulière sur les relations sociales et le sommeil

Parmi les signaux qui peuvent alerter les parents, Patrick Alécian conseille de surveiller les "problèmes de relations avec les autres, l'irritabilité ou la tristesse. Le manque de réaction autant dans la famille, avec la fratrie s'il y en a une, ou à l'école". Parmi les autres éléments clés : les plaintes somatiques, le fait de ne pas vouloir aller à l'école et la qualité du sommeil. "Les enfants qui dorment mal doivent être plus exposés à l'attention de leurs parents", prévient le spécialiste. Si ces signaux se manifestent, le pédopsychiatre préconise "que l'enfant ne doive pas consulter seul", mais avec sa famille et se diriger d'abord auprès "de spécialistes psychologues".

Source: franceinfo