Le préfet de police de Paris interdit cinq événements liés à l’extrême droite, à la demande de Gérald Darmanin

May 12, 2023
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Manifestation des militants d’ultradroite du Comité du 9-Mai, à Paris, le 6 mai. EMMANUEL DUNAND / AFP

« Dans le contexte revendicatif actuel particulièrement tendu suite à la polémique suscitée par la manifestation organisée le 6 mai 2023 à Paris par le “Comité du 9-Mai” », écrit-il, le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a signé, vendredi 12 mai, cinq arrêtés d’interdiction visant des manifestations ou des événements organisés par des associations proches ou liées à l’extrême droite prévues samedi 13 et dimanche 14 mai, à Paris.

Dans un communiqué publié vendredi dans l’après-midi, la Préfecture de police de Paris a justifié cette décision par la nécessité de « prévenir les risques de troubles à l’ordre public, d’appels à la violence contre des groupes de personnes, ainsi que le risque que des slogans ou propos de nature à mettre en cause la cohésion nationale ou les principes consacrés par la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et par la tradition républicaine soient prononcés ».

Un arrêté vise des manifestations prévues samedi : une marche entre la place Denfert-Rochereau et la place Vauban, dans les 14e et 7e arrondissements de Paris, envisagée par l’association Place d’armes, à l’origine de la « tribune des généraux » contre le « déclassement de la France » publiée en avril 2021 dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles ; marche à laquelle entendait se joindre le collectif « Liberté-vérité-citoyens et gilets jaunes apartisans ».

« Décision inique et liberticide »

D’autres arrêtés ont été pris pour interdire, dimanche, des rassemblements déclarés par plusieurs associations devant la statue de Jeanne d’Arc place des Pyramides dans le 1er arrondissement, mais également place Saint-Augustin (8e arrondissement) et de la place de l’Opéra Garnier à la place des Pyramides (dans les 9e et 1er arrondissements). Cette dernière déambulation devait être organisée par l’Action française, dont le colloque annuel, à l’espace Charenton, dans le 12e arrondissement de Paris, fait également l’objet d’une interdiction. Sur son compte Twitter, l’association royaliste a d’ores et déjà annoncé son intention « de contrer cette décision inique et liberticide » et « déposé un référé liberté afin de maintenir [son] événement ».

Ces annonces interviennent dans un contexte polémique – et passablement dissonant – depuis la manifestation du 6 mai au cours de laquelle cinq cents à six cents individus appartenant à la mouvance d’ultradroite, dont certains cagoulés, ont défilé à Paris pour commémorer la mort de Sébastien Deyzieu, un militant mort en mai 1994 à l’occasion d’une course-poursuite avec la police.

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Source: Le Monde