Societe generale : Pénalisées par Santander, les banques européennes se retrouvent sous pression en Bourse

April 25, 2023
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(BFM Bourse) - La banque espagnole baisse en Bourse et entraîne dans son sillage les autres groupes bancaires. De son côté, UBS a publié un bénéfice inférieur aux attentes.

On est très loin de la panique bancaire qui a plombé les valeurs du secteur en mars dernier. Mais à l'approche des résultats des grands établissements du premier trimestre, qui auront lieu la semaine prochaine pour BNP Paribas et la semaine suivante pour Société Générale et Crédit Agricole SA, le mouvement est notable.

Les trois banques françaises accusent des baisses marquées ce mardi en début de séance. Société Générale se replie de 2,8% vers 11h15, la plus forte baisse du CAC 40, tandis que BNP Paribas cède 2% et Credit Agricole SA 1,3%. A Francfort, Deutsche Bank abandonne 2,7%.

Ce petit regain de tension survient alors que plusieurs banques ont déjà publié leurs comptes trimestriels, à savoir l'espagnole Santander et la suisse UBS. Aux Etats-Unis, First Republic, un établissement régional dans le viseur du marché, a de son côté annoncé une fuite des dépôts plus forte qu'anticipé par les analystes, de plus de 70 milliards de dollars sur le premier trimestre.

Santander pénalisée par l'Espagne et le Brésil

Pour Jerome Legras, chef de la recherche d'Axiom Ai, c'est néanmoins la banque espagnole qui influence les cours des autres établissements européens.

"Santander a publié des résultats qui n'étaient pas extrêmement mauvais, mais pas excellents non plus. La banque espagnole étant l'une des plus importantes de la zone euro cela peut expliquer le repli sectoriel", explique-t-il.

"UBS est devenu une situation spécifique, je ne pense pas que ses résultats pèsent réellement sur les autres banques. Il en est de même pour First Republic dont les problèmes restent assez éloignés de nous", poursuit le spécialiste.

Santander perd près de 4% à la Bourse de Madrid à la suite de ses comptes trimestriels. Si son bénéfice net, de 2,6 milliards d'euros, a dépassé les attentes, ses activités au Brésil et en Espagne inquiètent quelque peu les investisseurs. Jefferies note ainsi que les dépôts en Espagne ont reculé de 6% sur le trimestre, par rapport aux trois derniers mois de 2022, tandis que son bénéfice au Brésil a déçu les attentes, ce qui "pourrait soulever des questions".

UBS face à une tâche herculéenne

Notons qu'UBS, de son côté, recule de 2,5% à Zurich. La banque suisse a publié un bénéfice net inférieur aux attentes, à 1 milliard de dollars, contre 1,7 milliard attendu par le consensus, selon Jefferies. Le marché est surtout attentif à la finalisation du rachat de Credit Suisse, qui, selon une présentation d'UBS publiée ce mardi, devrait être finalisée au deuxième trimestre de cette année.

Ce mariage de raison a été initié par les autorités suisses pour enrayer le vent de panique qui a touché Credit Suisse en mars, la deuxième banque de Suisse se retrouvant pris dans une tempête boursière en raison de défaillances chroniques dans sa gestion des risques, ce qui s'est traduit par une brutale crise de confiance. Les résultats publiés lundi en attestent: Credit Suisse a vu ses dépôts fondre de 61,2 milliards de francs suisses sur les trois premiers mois de l'année. "Les sorties [de dépôts, NDLR] ont ralenti mais ne se sont pas encore inversées à ce jour", remarquait Jefferies.

Aussi bien l'agence de notation Standard and Poor's que le gendarme suisse du marché, la Finma, ont souligné que l'intégration de Credit Suisse par UBS constituerait un lourd chantier. La Finma évoquait même une épreuve "herculéenne".

Julien Marion - ©2023 BFM Bourse

Source: BFM Bourse