Israël-Gaza : annonce de cessez-le-feu après 35 morts en cinq jours

May 13, 2023
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Un cessez-le-feu est en vue samedi soir, après cinq jours de combats de missiles et de roquettes entre l'armée israélienne et des groupes armés palestiniens de Gaza ayant fait 35 morts depuis mardi.

L'Égypte, médiateur traditionnel entre les belligérants, a obtenu l'accord des parties sur une trêve commençant à 21h, ont fait savoir un responsable sécuritaire égyptien et une source palestinienne proche des discussions. Un responsable gouvernemental israélien a refusé de faire le moindre commentaire à l'issue d'une journée marquée par de nouvelles violences. Et plusieurs roquettes ont encore été tirées vers 21h 15 à partir de Gaza, selon des journalistes de l'AFP.

Pour les habitants de la bande de Gaza le temps s'est écoulé au rythme des frappes aériennes israéliennes tandis que dans les zones israéliennes limitrophes de la clôture ceignant le mince territoire littoral, les habitants étaient calés sur celui des sirènes d'alertes antiroquettes, terrés dans des abris.

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Peu avant l'annonce de la trêve, le général israélien Herzi Halevi, chef d'état-major interarmes s'était félicité qu'Israël avait «atteint d'importants objectifs tout au long de cette campagne [qui] n'ont fait qu'augmenter tant en nombre que dans leur ampleur», et que «les tirs [de roquettes] continus de l'organisation terroriste Jihad islamique [avait permis à l'armée] de pousser encore l'avantage».

Plus tôt, les Brigades Al-Qods, branche militaire du Jihad islamique, avaient annoncé la continuation de leurs «tirs de missiles sur les villes» israéliennes «face à la poursuite des assassinats et des bombardements» israéliens.

L'escalade meurtrière, la plus violente entre Gaza et Israël depuis août 2022, a commencé mardi par des raids aériens ayant permis à Israël d'éliminer trois commandants militaires du Jihad islamique, mouvement qualifié aussi de «terroriste» par les Etats-Unis et l'Union européenne.

34 Palestiniens et un Israélien tués

À Gaza, territoire sous blocus israélien depuis la prise de pouvoir du mouvement islamiste Hamas en 2007, le ministère de l'Intérieur a accusé Israël de concentrer ses frappes «sur des objectifs civils et des bâtiments résidentiels», et appelé les organisations de défense des droits de l'Homme locales et internationales à «faire pression [sur Israël] pour qu'il cesse [ses] crimes [relevant] de la justice internationale».

À Tel-Aviv, plus de 2000 manifestants israéliens ont défilé samedi soir. Nombre d'entre eux brandissaient des drapeaux palestiniens ou des pancartes «Stop à la guerre», selon des journalistes de l'AFP sur place.

Selon l'armée israélienne, une roquette palestinienne est tombée dans l'après-midi sur une zone agricole israélienne à Shokeda, à moins de dix kilomètres de la bande de Gaza, blessant un ouvrier palestinien dont la mort a ensuite été annoncée à l'hôpital.

Ce décès porte à 34 le nombre des Palestiniens tués dans les affrontements entre Israël et Gaza depuis mardi. Côté israélien, une octogénaire a été tuée jeudi à Rehovot, dans le centre d'Israël.

Des journalistes de l'AFP ont constaté samedi de nouveaux dégâts causés par les frappes israéliennes sur des zones résidentielles à Beit Lahya et Gaza, dans le nord de la bande, ou Deir el-Balah, dans le centre.

1230 roquettes, 371 cibles

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) a confirmé la mort d'au moins 13 civils palestiniens parmi lesquels sept mineurs. L'armée israélienne affirme que quatre civils, dont trois mineurs, ont été tués par des roquettes palestiniennes tombées sur la bande de Gaza.

L'armée, dit avoir touché depuis mardi 371 «cibles terroristes» et que plus de 1230 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël, dont plus de 370 ont été interceptées par le système de défense antiaérien, qui ne se déclenche normalement que lorsque les roquettes menacent des zones habitées.

La bande de Gaza, territoire exigu miné par la pauvreté et le chômage où vivent 2,3 millions de Palestiniens, a été le théâtre de plusieurs guerres avec Israël depuis 2008.

Des journalistes de l'AFP ont vu deux bus entiers d'étrangers employés par des organisations internationales être évacués de Gaza dans l'après-midi.

Source: Le Figaro