Le président des Jeunes avec Macron propose de " transformer le SNU en service national écologique "
Le SNU, service national universel : trois lettres, pour un projet enlisé. S’il juge ce dispositif « essentiel », le président des Jeunes avec Macron (JAM), Ambroise Méjean, se rend toutefois à « un constat simple » : « La généralisation du SNU, à l’heure actuelle, est compromise. » D’autres diraient que cette idée prend l’eau.
Ce qui bloque, selon lui ? « Il faut qu’on embarque plus la jeunesse, changer un peu l’esprit. Pour pouvoir généraliser le SNU, je propose au président de la République de transformer le service national universel en service national écologique (SNE) », dévoile-t-il à notre journal.
« Une génération formée à la transition écologique »
Concrètement, selon sa copie, « la moitié des douze jours de SNE seraient consacrés à l’écologie par de la formation et des actions de terrain ». « Toute une génération serait formée à la transition écologique, en s’appuyant sur des experts reconnus. On serait le premier pays au monde à faire ça ! » ambitionne le président des JAM.
Pour les « actions de terrain », il imagine « une participation à la dépollution des forêts, des plages ou des rivières, à la lutte contre les événements provoqués par le changement climatique, inondations, incendies »… Le tout, en conservant le format initial. « Pour garder l’esprit originel et son objectif de mixité sociale, de formation à la citoyenneté, c’est l’obligation ou rien », plante Méjean.
Sauf que l’obligation compte de solides opposants, y compris au sein de la majorité. Le projet a, de ce fait, été percuté par la contestation monstre contre la réforme des retraites. « Ce serait le carburant qui allume l’incendie chez les jeunes », entendait-on en interne avant qu’il ne soit retiré de la loi de programmation militaire (LPM).
« Coûteux, inutile », dézingue un député Renaissance. Emmanuel Macron, en revanche, y tient. Il l’a redit face aux lecteurs du Parisien–Aujourd’hui en France, fin avril.
Répondre à une aspiration de la jeunesse
« La thématique de l’écologie peut redonner un nouvel élan car elle répond à une aspiration de la jeunesse », plaide Méjean en retour. Reste à savoir si l’exécutif sera convaincu par son idée — transmise au président et à la Première ministre, Élisabeth Borne. Il a aussi prévenu la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse, Sarah El Haïry, qui porte le SNU de son initiative. Resterait ensuite, le cas échéant, à passer l’épreuve du Parlement…
La proposition recèle en tout cas l’opportunité d’un signal politique — nécessaire sur ce thème, jugent de nombreuses voix dans la majorité — alors que le chef de l’État peine encore et toujours à faire taire les critiques sur son bilan en la matière.
Il les a même ravivées en appelant jeudi à « une pause » dans la production de nouvelles normes environnementales en Europe. Ce qui ne veut pas dire « pause dans l’ambition climatique », a tenté de rassurer Élisabeth Borne, depuis La Réunion.
Source: Le Parisien