Le nouveau patron de la FNSEA appelle Bruno Le Maire à donner les noms "des profiteurs de l'inflation"

May 14, 2023
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Arnaud Rousseau reprend l'idée du «name and shame» émise par le gouvernement, contre les industriels qui gonfleraient leurs marges.

À l’instar du gouvernement, le nouveau patron de la FNSEA est partisan du «name and shame» contre les industriels les moins solidaires. Dans un entretien donné au Parisien et publié ce dimanche, Arnaud Rousseau appelle à donner les noms des grandes entreprises industrielles qui surfent sur la hausse des prix pour gonfler leurs marges. «S'il y a des profiteurs de l'inflation, que Bruno Le Maire donne les noms. S'il y a des preuves, arrêtons les menaces et nommons-les», réclame le président du groupe Avril (Lesieur, Puget, Isio 4...), élu à la tête du principal syndicat agricole il y a un mois, appelant à «désigner ceux qui abusent».

Alors que le gouvernement met la pression depuis plusieurs semaines sur les industriels de l'agroalimentaire pour qu'ils rouvrent les négociations commerciales avec les distributeurs, dans un contexte de baisse des prix de certaines matières premières sur les marchés, les menaces se sont durcies cette semaine. Si rien ne se passe dans les prochaines semaines, «on fera du “name and shame” , on citera publiquement les marques qui ne veulent pas négocier à la baisse et je ne suis pas sûre que ça [leur] fasse de la publicité», a averti la ministre déléguée chargée notamment du Commerce Olivia Grégoire mercredi sur RTL.

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Réunion à Bercy avec les industriels mercredi

Au Parisien, Arnaud Rousseau s'est également montré favorable à un autre outil que compte actionner l'exécutif pour tordre le bras aux industriels. «Le Name and shame et une nouvelle étude sur les marges de l'inspection générale des finances constituent deux outils que tout le monde pourra consulter», a déclaré le successeur de Christiane Lambert. Dans un entretien à La Tribune publié cette semaine, Bruno Le Maire a en effet rapporté avoir «demandé à l'Inspection générale des finances (IGF) de mettre à jour leur étude sur les marges des distributeurs et des grands industriels». La première édition de cette étude, transmise à l'exécutif en novembre dernier, avait conclu à l'absence «de profiteurs de l'inflation dans l'alimentaire», avait rapporté à l'époque le ministre de l'Économie.

Bruno Le Maire, qui a également agité la menace fiscale pour récupérer d'éventuelles «marges indues», doit recevoir de nouveau les industriels mercredi à Bercy, après avoir réuni les représentants de la grande distribution jeudi. Avec toujours le même objectif en tête : les forcer à rouvrir les discussions sur les tarifs avec les distributeurs, afin de faire dégonfler les étiquettes en rayons.

Les discussions à Bercy promettent en tout cas d'être tendues. Sur Franceinfo jeudi, le président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania) Jean-Philippe André n'a pas caché son énervement face à l'accusation de «profiteurs de l'inflation». «C'est une petite musique qui devient assez insupportable», a-t-il confié. Sur la menace de donner les noms des industriels non coopératifs, «je ne suis pas certain que faire du “name and shame” amène quoi que ce soit et améliore le débat public», avait-il jugé sur BFM Business la veille.

Source: Le Figaro