Ultradroite : des tensions lors de la manifestation de l’Action française finalement autorisée à Paris
Le mouvement royaliste et nationaliste Action française a bel et bien organisé ce dimanche sa manifestation pour célébrer Jeanne d’Arc, la justice ayant suspendu samedi soir l’interdiction prononcée par la préfecture de police de Paris. Le tribunal administratif de Paris a souligné dans sa décision que la manifestation « ne constitue pas une incitation à provoquer des troubles à l’ordre public, même en tenant compte du contexte de tensions sociales actuelles » et qu’elle est « organisée depuis plusieurs décennies ».
Le tribunal a cependant rejeté le recours d’un autre groupuscule classé à l’extrême droite, « Les nationalistes » d’Yvan Benedetti, qui voulait aussi manifester ce dimanche, jugeant « suffisamment établie l’existence d’un risque de propos ou de gestes incitant à toute forme de haine notamment raciale ».
Un peu plus tôt dans la journée, la même juridiction avait donné raison au mouvement d’ultradroite qui voulait organiser un colloque intitulé « La France en danger » l’après-midi même. Il a réuni environ 350 personnes, dont quelques-unes masquées et habillées en noir, dans le XIIe arrondissement, sous haute surveillance policière.
« Jeanne d’Arc à Paris, à bas la République »,
Parti de l’Opéra, le cortège de quelques centaines de personnes a pris la direction de la place des Pyramides, où se trouve une statue de la Pucelle d’Orléans, derrière son habituelle banderole jaune et bleu revendiquant la tradition de ce rendez-vous. Une petite foule de tous les âges, principalement des hommes à la mise et à la démarche militaires, brassard ou écusson bleu-blanc-rouge au bras, scandait des « Jeanne d’Arc à Paris, à bas la République », « Action ? Française ! Vive le roi » et « Darmanin, reviens ».
Le cortège de l'action française part d'Opéra aux cris notamment d' "A bas la République". Mais aussi de "Darmanin reviens, l'AF en a besoin" pic.twitter.com/Hp8AaNBIDk — Alex Sulzer (@Alexsulzer) May 14, 2023
Un petit moment de tension a brièvement opposé les manifestants aux forces de l’ordre, déployées en nombre après la polémique suscitée par la manifestation organisée par le Comité du 9-Mai samedi dernier à Paris. Environ 600 militants de ce mouvement, qui voulaient marquer le 29e anniversaire de la mort d’un militant d’extrême droite, Sébastien Deyzieu, ont exhibé des drapeaux noirs marqués de la croix celtique, symbole néofasciste. Dans la semaine, le ministère de l’Intérieur avait demandé au préfet de police d’agir pour empêcher plusieurs manifestations d’extrême droite.
Source: Le Parisien
