Sommet " Choose France " : 13 milliards d’euros d’investissements étrangers attendus sur le territoire

May 14, 2023
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Emmanuel Macron, aux côtés notamment du PDG de ProLogium, Vincent Yang (deuxième à partir de la gauche), à Dunkerque, le 12 mai 2023. PASCAL ROSSIGNOL / AP

C’est devenu le sommet traditionnel sur l’attractivité de la France. Pour la sixième édition de la grand-messe de l’investissement étranger sur le territoire, baptisée « Choose France », Emmanuel Macron s’apprête à annoncer, lundi 15 mai, une moisson record de projets pour un total de 13 milliards d’euros, soit près du double de l’édition de l’an passée.

« Au fur et à mesure des années », cet événement « est devenu un rendez-vous incontournable dans l’agenda des investisseurs internationaux », selon l’Elysée qui y voit la matérialisation du succès de sa politique pour faire baisser le coût du travail et réindustrialiser le pays, tout en accélérant la transition écologique. L’exécutif mettra aussi en exergue des mesures contenues dans le projet de loi Industrie verte qui sera présenté mardi en conseil des ministres, comme l’accélération des procédures d’autorisation pour les implantations de sites industriels ou la préparation de cinquante sites clés en main pré-aménagés.

Cette année, sur quelque 400 invités reçus sous les ors du château de Versailles, 206 patrons de multinationales ont confirmé qu’ils feraient le déplacement, dont la moitié qui participeront pour la première fois à cette manifestation.

« Notre idée c’est de pouvoir, grâce à Choose France, grâce aux rendez-vous accordés par le chef de l’Etat, par les ministres, catalyser des décisions d’investissement. C’est donc important pour nous de pouvoir capter des nouveaux venus », explique-t-on dans l’entourage du président.

Les patrons étrangers présents seront pour moitié Européens, à 20 % Nord-Américains et à 15 % Asiatiques, a-t-on détaillé de même source.

« Made in France »

Lancé par Emmanuel Macron en 2018, « Choose France » avait d’abord été conçu comme une étape pour les grands patrons sur le chemin de Davos, les trois premières éditions s’étant tenues en janvier. Ce calendrier a ensuite été bousculé par la crise du Covid-19, avec deux rendez-vous l’an dernier, dont le premier en ligne pour cause de pandémie. Ils avaient permis d’engranger 10,8 milliards de promesses d’investissements.

Le plus gros des projets annoncés cette année a d’ores et déjà été dévoilé par Emmanuel Macron vendredi lors d’un déplacement un Dunkerque (Nord) : 5,2 milliards d’euros pour une gigafactory de batteries de nouvelle génération du taïwanais ProLogium, avec 3 000 emplois à la clé. Dans la même ville, le chinois XTC construira avec le français Orano une usine de composants et de recyclage de batteries pour 1,5 milliard d’euros.

Autre projet phare, l’implantation à Sarreguemines (Moselle) d’une usine de production de panneaux photovoltaïques par Holosolis, une émanation du groupe européen Innoenergy, pour 710 millions d’euros, représentant 1 700 emplois.

« Pendant des années, on a subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde, là on va avoir des panneaux photovoltaïques Made in France », s’est félicité, dimanche sur Franceinfo, le ministre de l’industrie, Roland Lescure. Dans l’énergie également, la start-up Newcleo annonce 3 milliards d’investissements sur la période 2025-2030 pour développer un petit réacteur modulaire de type SMR.

Parmi les autres projets, le géant suédois de l’ameublement Ikea annonce 906 millions d’euros d’investissements en France d’ici 2026, dont la création d’un centre logistique près de Toulouse (sud de la France), avec « très probablement » de nouveaux emplois à la clé, a annoncé la direction à l’Agence France-Presse. Au total, et pour investir également dans ses magasins actuels et de nouveaux sites comme le centre commercial parisien Italie Deux, le groupe va déployer 1,2 milliard d’euros sur quatre ans, selon un communiqué publié dimanche. Sur cette somme, 377 millions proviendront d’une précédente enveloppe d’investissements qui n’avait pas été entièrement consommée.

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Pays le plus attractif d’Europe en nombre de projets

Dans le secteur pharmaceutique, Pfizer injecte, comme l’an passé, 500 millions d’euros supplémentaires. L’Américain explique dans un communiqué que grâce à ce nouvel investissement, il va « renforcer les capacités en matière d’essais cliniques en oncologie et de recherche traditionnelle ».

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De son côté, le groupe britannique GSK annonce 240 millions d’investissements sur trois sites de production à Evreux (nord-ouest), Mayenne (ouest) et Saint-Amand-les-Eaux (nord de la France), et plus de 150 millions pour la recherche et développement (R&D).

Au total, les 28 projets annoncés permettront la création de 8 000 emplois. Les investissements présentés dans le cadre de « Choose France » ne représentent toutefois qu’une petite part des investissements directs étrangers (IDE) réalisés chaque année dans l’Hexagone.

Selon l’agence Business France, 1 725 projets à capitaux majoritairement étrangers se sont implantés sur le territoire l’an dernier. Avec une méthodologie différente, le cabinet EY en a recensé 1 259, également en 2022, faisant de la France le pays le plus attractif en Europe pour les investisseurs étrangers en nombre de projets.

Le montant total des investissements n’est calculé ni par Business France, ni par EY. Mais la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), dont les derniers chiffres publiés sont ceux de 2021, plaçait cette année-là la France loin du podium, à la sixième place en Europe avec 14 milliards de dollars d’IDE.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde