Emmanuel Macron entend poursuivre une politique de baisse de la fiscalité des classes moyennes

May 14, 2023
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Le président Emmanuel Macron, lors de la visite d’une usine d’aluminium à Dunkerque, le 12 mai 2023. PASCAL ROSSIGNOL / AFP

Le président de la république, Emmanuel Macron, a affirmé, dimanche 14 mai, dans une interview au journal L’Opinion qu’il entendait poursuivre une politique de baisse de la fiscalité des classes moyennes, afin de mieux rémunérer le travail.

« On doit poursuivre une trajectoire de baisse de fiscalité sur nos classes moyennes. Pourquoi ? Parce que si on veut continuer d’embarquer le pays, nous avons encore besoin de redonner de la crédibilité au travail », a-t-il déclaré dans cette interview publiée en ligne dimanche soir.

« Or, aujourd’hui, nous aidons beaucoup les gens qui sont dans le désarroi, qui ont décroché. Nous aidons beaucoup les bas salaires, et nous avons fait plus avec la prime d’activité », a poursuivi le chef de l’Etat qui cherche à reprendre la main après la douloureuse crise des retraites.

« Mais la fiscalisation des revenus des classes moyennes est trop importante et s’accélère trop vite. Elle écrase les gains de pouvoir d’achat entre 1 500 et 2 500 euros. Je parle de ceux qui sont trop riches pour être aidés et pas assez riches pour bien vivre », a-t-il précisé.

Il a ajouté que lors de son premier quinquennat, les impôts avaient été allégés de 52 milliards d’euros, à parts égales pour les ménages et les entreprises. « Quand vous regardez la période 2010-2014, les hausses d’impôts ont presque toutes été faites sur les classes moyennes et les petits commerçants », a-t-il encore affirmé.

Côté entreprises, il estime que la France devrait se doter d’« un mécanisme qui permette d’améliorer les emplois industriels ou les emplois d’artisans et de commerçants ».

« Le déni de réalité »

« D’abord, il faut mettre en œuvre la réforme, a poursuivi Emmanuel Macron. Ensuite, je pense que le travail de conviction doit se poursuivre. » Il a également expliqué avoir été « frappé dans le débat général » par « le déni de réalité ». « Certains ont prétendu que l’on pouvait éviter la réforme, sans dire ce qu’ils proposaient à la place. Aussi, le 8 juin, le Parlement examinera la proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger la réforme des retraites… Pour la majorité, ce sera l’occasion de continuer à expliquer notre projet. »

Au sujet du financement de cette proposition de loi « à 15 milliards d’euros », le chef de l’Etat a expliqué : « Certains disent “les gros salaires doivent payer”. Ne nous mentons pas : les classes moyennes aussi devront payer. Voilà la vérité. Tous ceux qui contribuent au déni de réalité préparent l’arrivée des extrêmes. »

« Le cœur de la bataille derrière cette réforme des retraites, c’est le “travailler plus” », a-t-il affirmé. « Et l’une des faiblesses françaises, c’est d’avoir vécu dans la fiction d’un partage du travail à l’échelle macroéconomique qui permettrait de s’enrichir et de produire davantage en travaillant moins. Ce n’est pas vrai ! »

Le chef de l’Etat a expliqué qu’il ne partageait pas l’opinion de ceux qui prétendent que 64 ans, c’est deux ans de vie sacrifiée. « Non, le travail, même si je ne sous-estime pas qu’il n’est pas toujours facile, c’est ce qui permet de construire un avenir, pour soi, pour ses enfants, a-t-il assuré. Je veux dire aux belles âmes qui proposent d’avoir un modèle social toujours plus généreux en travaillant moins, à ces gens qui construisent le désastre : qu’est-ce qu’ils proposent, à part plus de dette et moins de souveraineté pour le financer ? »

Le Monde

Source: Le Monde