L’Action française a rendu hommage à Jeanne d’Arc, après la levée de l’interdiction de la Préfecture

May 14, 2023
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Des membres du mouvement royaliste Action française se rassemblent devant la statue de Jeanne d’Arc, à Paris, le 14 mai 2023. THOMAS SAMSON / AFP

Ils sont une petite poignée de différents groupuscules, dès potron-minet, dimanche 14 mai, à s’être rassemblés autour de la statue dorée de Jeanne d’Arc, place des Pyramides, dans le 1er arrondissement de Paris, pour un hommage. Le troisième âge est venu en force, le sonotone en éveil et la goutte au nez, pendant que l’Action française (AF) rassemblait ses bataillons de jeunes place de l’Opéra, à quelques centaines de mètres de là, avant que ce cortège ne rejoigne la statue, lui aussi.

Les six rassemblements d’extrême droite prévus ce week-end avaient été interdits par la Préfecture de police, à la demande du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Mais le colloque samedi et la manifestation dimanche des royalistes de l’Action française ont finalement été autorisés par le tribunal administratif. Il règne cependant autour de Jeanne d’Arc une certaine confusion sur qui a le droit d’être là.

Quelques maigres troupes de l’Union nationale des combattants, avec ses drapeaux, l’association Bannières 2000 et ses pieuses bannières en hommage à « Sainte-Thérèse de Lisieux », « Notre Dame de France », et à Jeanne, naturellement, sont présents. Les rescapés de Place d’armes, un groupe d’anciens militaires sont venus, dont Jean-Pierre Fabre-Bernadac, son président, sorti de l’anonymat en avril 2021 après le lancement d’un « appel des généraux », qui menaçait le régime d’une « intervention de nos camarades d’active » pour « sauver nos valeurs civilisationnelles ».

La manifestation de ce petit mouvement, la veille à Denfert-Rochereau (14e arrondissement), avait été interdite, l’association s’était réfugiée dans un café en dénonçant cette « situation inadmissible » et est venue en compensation assister à l’hommage de la République à Jeanne d’Arc. Car il y a tous les ans un hommage officiel, avec un représentant du préfet, une autre de Gérard Larcher, le président du Sénat, qui a déposé une gerbe, de Yaël Braun-Pivet, celle de l’Assemblée nationale, et d’Anne Hidago, la maire de Paris, suivi d’une sonnerie aux morts et d’une maigre Marseillaise a cappella.

« On est des pestiférés »

La Préfecture a toléré la présence des interdits de la veille, et pris grand soin d’éviter de leur serrer la main, avant de les évacuer en douceur. « On est des pestiférés », grommelle Jean-Pierre Fabre-Bernardac. Les responsables des associations ont pourtant exhumé un mail qui les autorisait à être là, la police leur a courtoisement signalé qu’ils étaient invités à la cérémonie officielle, mais qu’elle était terminée. Déception de l’association « pour le XVe centenaire de la France », qui avait préparé plusieurs chants émouvants, comme Rappelle-toi Jeanne (sur un poème de Sainte-Thérèse, et sur la musique de la Marche de Robert Bruce, interprété par frère Henry).

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Source: Le Monde