Colombie : l'opposant vénézuélien Juan Guaido "obligé" de quitter le pays
L'opposant vénézuélien Juan Guaido a été "obligé" lundi soir de quitter la Colombie, quelques heures après être entré dans le pays pour tenter de participer à une conférence internationale sur le Venezuela. À son arrivée, le ministre colombien des Affaires étrangères avait rappelé à la presse que l'opposant n'était pas invité à la conférence.
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L'opposant vénézuélien Juan Guaido a été "obligé" lundi soir de quitter la Colombie, quelques heures après avoir annoncé son arrivée dans le pays, pour une conférence internationale sur le Venezuela, selon des sources concordantes.
Bogota l'a "obligé" à partir, a déclaré une source au sein de l'opposition qui a requis l'anonymat, ajoutant sans donner plus de détails, que l'opposant était à bord d'un "vol commercial" à destination "des États-Unis".
Les autorités colombiennes, parlant d'une "entrée inappropriée" dans le pays, ont affirmé que Juan Guaido avait été "conduit à l'aéroport El Dorado" à Bogota, selon un communiqué diffusé dans la soirée.
"Ils me chassent de Colombie ! La persécution de la dictature [vénézuélienne] s'est étendue lamentablement à la Colombie. Lamentablement !", s'est offusqué l'opposant dans une vidéo publiée sur Twitter.
Por las amenazas directas a mi familia e hijas del régimen de Maduro, que se extendieron a Colombia, estoy tomando este vuelo. Hasta lograr elecciones libres en Venezuela continuaremos luchando. Mañana les daré más detalles. pic.twitter.com/atam1f4n6E — Juan Guaidó (@jguaido) April 25, 2023
Conférence internationale sur le Venezuela
À l'initiative du président colombien Gustavo Petro, un vingtaine de pays, dont les États-Unis et la France, devaient se réunir mardi à Bogota. Cette conférence internationale sur le Venezuela devaient tenter de relancer les négociations qui ont débuté à Mexico en août 2021 mais sont à l'arrêt depuis novembre.
Toutefois, ni l'opposition ni le pouvoir vénézuéliens n'ont été invités.
Dans un communiqué, Juan Guaido avait de son côté dit "espérer que le sommet pourra garantir que le régime de Maduro revienne à la table des négociations au Mexique et qu'un calendrier crédible pour des élections libres et équitables soit convenu comme solution au conflit".
Juan Guaido, candidat aux primaires de l'opposition en vue de la présidentielle de 2024, avait notamment été reconnu "président par intérim" par les États-Unis entre janvier 2019 et 2023. Il s'était auto-proclamé président après la réélection contestée en 2019 de Nicolas Maduro lors d'un scrutin boycotté par l'opposition.
Une visite "intempestive" et "imbécile"
Juan Guaido s'était rendu du Venezuela en Colombie à pied, sans préciser comment il avait passé la frontière, alors que l'opposant est officiellement interdit de sortie de territoire et est visé par plusieurs procédures de la justice vénézuélienne, dont une pour "trahison".
Le ministre colombien des Affaires étrangères Alvaro Leyva avait rappelé à la presse que Juan Guaido n'était pas invité à la conférence et souligné : "S'il ne se présente pas (aux services de police), il court des risques parce qu'il est entré de manière inappropriée."
Nicolas Maduro a de son côté critiqué la visite de Juan Guaido, la qualifiant de d'"intempestive, inopportune (...) et imbécile".
Gustavo Petro, le nouvel allié de Maduro
La Colombie était le principal allié de Juan Guaido dans la région lorsqu'elle était présidée par le prédécesseur de Gustavo Petro, le conservateur Ivan Duque qui avait rompu les relations diplomatiques avec Nicolas Maduro.
Gustavo Petro, premier président de gauche de la Colombie, a opéré un rapprochement avec Caracas, rétablissant les relations diplomatiques et s'impliquant dans le processus de négociation politique au Venezuela. Jeudi dernier, il a demandé au président américain Joe Biden de lever progressivement les sanctions contre le Venezuela.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui n'est pas non plus invité, a lui balayé l'importance de la conférence à la télévision publique. "Si quelqu'un parmi (eux) aspire à ce que les négociations (...) reviennent au Mexique, il suffit de faire une chose (...) : exiger des États-Unis qu'ils déposent les 3,2 milliards de dollars sur les comptes bancaires (...) pour le plan social signé au Mexique en novembre" a t-il déclaré, en référence au versement à des fonds gelés par les sanctions internationales, et qui devaient servir à des programmes sociaux selon un accord entre le pouvoir et l'opposition en novembre.
Avec AFP
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Source: FRANCE 24