En Inde, le Congrès, parti de la dynastie Nehru-Gandhi, se relance après une large victoire dans le Sud

May 15, 2023
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Des partisans du Congrès célèbrent la victoire du parti aux élections législatives de l’Etat indien du Karnataka, à Bangalore, le 13 mai 2023. MANJUNATH KIRAN / AFP

Les cartes ne sont pas encore rebattues, mais le jeu s’est ouvert. En remportant très largement les élections régionales au Karnataka, samedi 13 mai, le Congrès, le parti de la dynastie Nehru-Gandhi, s’est relancé dans la compétition pour les élections nationales de 2024. Ce scrutin, dans cet Etat de 65 millions d’habitants, un des plus riches du pays avec sa capitale, Bangalore, avait valeur de test à plus d’un titre.

Le Parti du Congrès obtient la plus grande victoire d’un parti politique en matière de sièges (135 sur 224 sièges) et de voix aux élections législatives du Karnataka depuis 1989. Il détient la majorité à lui seul, fixée à 113 députés. A l’inverse, le premier ministre, Narendra Modi, qui s’était personnellement impliqué, en menant campagne avec une débauche de moyens, essuie une sévère défaite. Son parti ne conserve que 65 sièges.

Le Karnataka était le seul Etat du sud du pays gouverné par le Bharatiya Janata Party (BJP). La formation de Narendra Modi en a fait un laboratoire de l’hindutva, cette idéologie qui vise à instaurer la suprématie des hindous. Durant cinq ans, les nationalistes hindous ont mené une guerre sans relâche aux musulmans, 13 % de la population, en interdisant le port du voile à l’école, en supprimant le quota de 4 % réservés aux musulmans dans les emplois publics et les établissements scolaires, en interdisant l’abattage des vaches, en se livrant à une polarisation extrême.

Les chrétiens étaient aussi dans le viseur, accusés de convertir les hindous. Le scrutin montre que l’hindutva n’est pas une recette miracle, même s’il a permis d’ancrer le BJP dans les Etats du Nord et même si ses idées continuent de se répandre dans le Sud. Les électeurs se sont montrés plus préoccupés par la détresse économique et le chômage.

« Victoire d’un parti laïque »

« La boutique de la haine a été fermée », a réagi Rahul Gandhi, principal dirigeant du Congrès. Son parti avait promis en cas de victoire d’interdire une organisation extrémiste hindoue violente, le Bajrang Dal, dont plusieurs membres ont été condamnés pour viol, meurtre et incitation à la haine, au grand dam de Modi. Siddaramaiah, ancien chef du gouvernement du Karnataka et membre du Congrès, estime que les habitants ont clairement rejeté « les politiques communautaristes ». « C’est la victoire d’un parti laïque », s’est-il félicité.

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L’échec du parti safran montre que le pouvoir personnel de Modi a ses limites et que, malgré ses ambitions, son parti reste cantonné dans les Etats hindiphones. Le premier ministre n’a pas la capacité de sauver un scrutin sur son seul nom, lorsque ses dirigeants locaux sont défaillants.

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Source: Le Monde