" Les Randonneuses ", sur TF1 : des " copines de chimio " sur le toit du monde

May 15, 2023
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Sara (Alix Poisson), Patty (Camille Chamoux) et Noémie (Clémentine Célarié) dans la série « Les Randonneuses », créée par Fanny Riedberger, Anna Fregonese et Sylvie Audcœur. CYRILLE GEORGE JERUSALMI

TF1 – LUNDI 15 MAI À 21 H 10 – SÉRIE

La principale cause de mortalité dans le monde a beau rester la maladie cardio-vasculaire, le « cancer movie » – et par extension la « série cancer » – peut se targuer d’être devenu un genre en soi. Des films comme Tendres passions (James L. Brooks, 1983), Ma vie sans moi (Isabel Coixet, 2003), La guerre est déclarée (Valérie Donzelli, 2011) et des séries comme Breaking Bad ont prouvé que le genre ne donnait pas toujours le pire.

Il y a pourtant de quoi frémir devant le pitch de ces Randonneuses, qui propose de suivre une bande de « copines de chimio » parties en montagne disperser les cendres de l’une d’entre elles. D’autant plus que le groupe a des allures de panel marketing.

Il y a Sara, la femme mariée trompée, Patty, l’urgentiste lesbienne, Valérie, la hippie pénible, Morgan, la flic revêche, Noémie, la senior, et Karen, la sœur psychorigide de la défunte. Pour faire bonne mesure, le groupe est flanqué d’un guide sympathique mais à cheval sur la sécurité (Lucien Jean-Baptiste) et concurrencé par un trio masculin formé de deux jeunes cousins, dont l’un vient de se faire larguer, et d’un guide décidé à parvenir avant elles au sommet de la montagne, honneur oblige.

Férocement drôle

Outre leur cancer – plus ou moins grave et/ou guéri, selon les cas –, toutes ces femmes portent en elles des secrets qui seront dévoilés au fil des épisodes. Les deux premiers, centrés sur Sara (Alix Poisson) et Noémie (Clémentine Célarié), sont les meilleurs et balaient rapidement les craintes soulevées par le sujet et son potentiel lacrymal. Les comédiennes manient parfaitement les ressorts comiques mis à disposition par la position précaire dans laquelle la maladie met leur personnage. Les crânes glabres et les perruques, le sein en moins et les conjoints pétrifiés, et surtout la réalisation que plus rien n’est grave quand une amie chère succombe à la maladie qu’on est soi-même en train de vaincre : l’existentiel le dispute au trivial, et ces deux premières heures en compagnie des Randonneuses sont férocement drôles.

Mais, croulant sous le poids de son propre récit, sans doute trop dense pour six épisodes, la série s’affaiblit dans les épisodes suivants, beaucoup plus sombres et moins proches de l’esprit « chimio, colo, rando » des débuts. On ne peut pas reprocher au scénario de prendre à bras-le-corps le drame intime, sentimental et économique que représente la maladie lorsqu’elle surgit, mais à vouloir faire entrer les péripéties au chausse-pied, la série se disperse et perd, par moments, ce qui fait sa force, à savoir l’immense élan vital que ces femmes malades ont trouvé en la compagnie des autres.

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Source: Le Monde