Consommation réelle de carburant : le contrôle technique va se durcir dans les prochains jours !

May 15, 2023
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Le contrôle technique va connaitre une évolution majeure dès le 20 mai 2023 : les consommations réelles seront désormais relevées et envoyées à la Commission Européenne, qui pourra les comparer avec les données d’homologation des constructeurs. Le système d’appel d’urgence embarqué dans les voitures sera lui aussi désormais contrôlé.

La différence qui existe entre les consommations homologuées et les consommations réelles fait l’objet d’un éternel débat sur la communication des constructeurs automobiles. L’arrivée du cycle d’homologation WLTP a permis d’être un peu plus proche de ce que les automobilistes observent dans la vraie vie par rapport à l'ancienne norme NEDC, mais les valeurs communiquées par les constructeurs restent tout de même particulièrement favorables dans la grande majorité des cas. Tout ça pourrait évoluer maintenant que le contrôle technique va collecter les données relatives à la consommation de carburant. Cela fait suite à la réglementation de la Commission européenne de mars 2021, car toutes les voitures mises en circulation depuis le 1er janvier 2021 conservent l’historique des consommations du véhicules.

Beaucoup de données enregistrées

Concrètement, le contrôle technique devra désormais relever le ratio consommation d’énergie/distance parcourue par un véhicule depuis sa mise en circulation. Voici toutes les données qui seront relevées et transmises à l’Organisme technique central (dépendante de l’Etat car rattachée au ministère des Transports) :

Numéro d'identification du véhicule (VIN)

Consommation totale de carburant (en litres)

Distance totale parcourue (en kilomètres)

Consommation totale de carburant en mode épuisement de la charge (en litres)

Consommation totale de carburant en mode augmentation de la charge sélectionné par le conducteur (en litres)

Distance totale parcourue en mode épuisement de la charge, moteur éteint (en kilomètres)

Distance totale parcourue en mode épuisement de la charge, moteur allumé (en kilomètres)

Distance totale parcourue en mode augmentation de la charge sélectionné par le conducteur (en kilomètres)

Accumulation totale d’énergie du réseau dans la batterie (en kWh)

Possibilité de s’opposer à la collecte des données

Le principe du consentement est central dans la collecte de données, aussi les personnes qui ne souhaitent pas que les données de leurs voitures soient collectées peuvent s’y opposer, en amont du contrôle. Dans ce cas, l’organisme de contrôle technique est tenu de respecter les souhaits des propriétaires, et le refus est archivé avec une copie du procès-verbal. Mais il faudra remplir un formulaire détaillant les motifs du refus, ce qui sera beaucoup plus contraignant et long que d’accepter. Tous les véhicules immatriculés à partir du 1er janvier 2021 qui passent un contrôle techniques à partir du 20 mai 2023 sont concernés. Comme le premier contrôle technique d’un véhicule se fait au cours des 6 mois avant le quatrième anniversaire de la mise en circulation, les premiers particuliers ne seront donc concernés qu’à partir du mois de juillet 2024. En revanche, les véhicules qui requièrent un contrôle technique par an (taxi, VTC, ambulances etc.) sont assujettis au nouveau contrôle technique dès le 20 mai 2023.

L’appel d’urgence lui aussi passé au crible

Si les consommations sont le principal ajout au nouveau contrôle technique, un autre critère fait son apparition dans la longue liste des points regardés lors d’un contrôle technique : le bouton d’appel d’urgence. Bouton SOS, eCall, Urgences… il peut prendre plusieurs noms, mais sa fonction est le même dans toutes les voitures : pouvoir appeler les secours et être géolocalisé par simple pression d’un bouton, voir appeler automatique les secours en cas de très gros crash. 13 défaillances possibles seront étudiées, mais 12 d’entre elles ne seront considérées que comme des problèmes mineurs. En revanche, l’absence partielle ou totale d’une partie matérielle du système d’appel d’urgence entraînera systématiquement une contrevisite.

Le prix de la visite pourrait augmenter

Il suffira de passer par la prise OBD de la voiture pour collecter les données, mais cela suppose que le centre de contrôle technique dispose du logiciel adéquat pour pouvoir les exploiter. Si une mise à jour matérielle est donc nécessaire, il ne faut pas oublier que le contrôle des consommations et du bouton SOS prendront aussi plus de temps, car ils s’ajoutent à une déjà longue liste de points à vérifier. Il n’est donc pas impossible que le prix du contrôle technique augmente, même si rien n’est moins sûr car il n’y a pas de règle, chaque centre pouvant appliquer le tarif qu’il souhaite.

Reste maintenant à voir si cela aura une incidence sur la valeur d’homologation des voitures neuves, à fortiori les hybrides rechargeables. Actuellement homologuées avec des consommations ultra basses, généralement comprises entre 1 et 2 l/100 km, les PHEV consomment en réalité bien plus une fois leur batterie vide. De quoi tuer prématurément la technologie ? Cela semble peu probable, mais la législation au sujet des émissions de CO2 évoluant à la vitesse de l’éclair, bien malin est celui qui pourra prédire les décisions qui seront prises dans les années à venir.

Source: L'Automobile Magazine