Les discussions sur le plafond de la dette américaine ont encore gelé l'appétit des investisseurs en Bourse

May 16, 2023
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Par La Rédaction d'Investir

Publié le 16 mai 2023 à 17:48 Mis à jour le 16 mai 2023 à 18:04

Le Cac 40 a fait preuve de peu d’entrain ! Après un gain symbolique de 0,05% lundi, l’indice vedette parisien a cédé 0,16%, mardi, préservant de justesse les 7.400 points, à 7.406,01 points, dans un volume d’affaires toujours inférieur à 3 milliards d’euros. Les marchés américains ne sont guère plus dynamiques, le Nasdaq Composite gagnant difficilement 0,1% et le Dow Jones perdant 0,6%, affecté par Home Depot (-1,4%) et ses perspectives décevantes.

Très attendue, la statistique des ventes de détail américaines n’a pas eu d’impact sur le marché. En avril, elles ont rebondi de 0,4% sur un mois, signe que la remontée des taux d'intérêt et le resserrement des conditions de crédit – conséquence des déboires de plusieurs banques régionales américaines - n'ont pas encore porté de coup majeur aux consommateurs. « Cela dit, la hausse d'avril survenant après deux mois de baisse, la croissance de la consommation réelle devrait encore ralentir assez fortement au deuxième trimestre », analyse Andrew Hunter chez Capital Economics, ajoutant que si les dépenses automobiles ou de santé ont augmenté, celles en appareils électroniques, meubles, vêtements ou articles de sport et loisirs ont toutes diminué au cours du mois passé. « Le rebond de 0,6% sur un mois des dépenses dans les services de restauration a également été un peu décevant et suggère que la croissance des dépenses dans les services est restée relativement faible le mois dernier. » Au final, selon l’expert, la croissance de la consommation réelle va ralentir, passant de 3,7% en rythme annualisé au premier trimestre à seulement 1,8% environ au deuxième, le PIB global restant inchangé.

La question du plafond de la dette loin d’être résolue

Guère engageante, la statistique s’ajoute à un climat peu propice aux prises de risques alors que les débats sur le relèvement du plafond de la dette aux États-Unis sont loin d'être clos. Le président américain Joe Biden doit à nouveau rencontrer les deux camps, républicain et démocrate, ce mardi pour éviter au pays de se retrouver en défaut de paiement. Pour le patron de la Chambre des représentants au Congrès, Kevin McCarthy, membre du parti républicain, les démocrates ne sont pas « sérieux [...] Il ne me semble pas qu’ils veuillent un accord, nous sommes loin de pouvoir trouver un terrain d’entente », a-t-il déclaré sur NBC News.

Les indicateurs économiques mitigés en provenance de Chine et de la zone euro n'ont pas non plus plaidé en faveur de prises de risques sur le marché actions. Loin d’une reprise exubérante, la deuxième économie mondiale n’a enregistré qu’une progression de 5,6% sur un an en avril de sa production industrielle, soit deux fois moins qu’attendu, tandis que les ventes au détail, d’apparence robustes car en hausse de 18,4%, sont en deçà des attentes. En Allemagne, l’indice Zew du sentiment des investisseurs et analystes financiers s’est davantage dégradé pour sa composante des attentes, la plus prospective, donc la plus surveillée. Elle est tombée de 4,1 à -10,7 points en l’espace d’un mois, contre un repli plus limité à -5 points anticipé. « Les indices PMI pourraient s'affaiblir en mai, ce qui pourrait ajouter des risques de baisse à nos prévisions de croissance du PIB à court terme », selon Riccardo Marcelli Fabiani, économiste chez Oxford Economics.

Bouygues boudé après ses trimestriels

Sur le front des valeurs, Bouygues, unique valeur du Cac 40 à publier ses comptes trimestriels ce mardi, a fini dans le bas du classement. Le titre du conglomérat diversifié a perdu 3,71%. La raison ? Les craintes du marché sur l’évolution de sa trésorerie, après le rachat d’Equans, et des taux de recrutement jugés décevants dans les télécoms.

De son côté, Edenred a annoncé l’acquisition du britannique Reward Gateway pour 1,3 milliard d’euros aux fonds d'investissement Abry Partners et Castik Capital. L’opération aura un effet positif sur le profit par action dès 2024. Reward Gateway est une plateforme SaaS dédiée à l'engagement du personnel qui compte plus de 4.000 clients et 8 millions de salariés au Royaume-Uni, en Australie et aux Etats-Unis. L’opération est appréciée, l’action ayant touché un nouveau pic historique à 59,92 euros.

Source: Investir