Harrison Ford dans " Le Monde ", une reconnaissance tardive

May 18, 2023
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Harrison Ford en Indiana Jones dans « Les Aventuriers de l’Arche perdue » (1981), de Steven Spielberg. SCREEN PROD / PHOTONONSTOP

Avec Indiana Jones et le cadran de la destinée, de James Mangold, projeté à Cannes le jeudi 18 mai et en salle le 28 juin, Harrison Ford, 80 ans, endosse pour la cinquième fois le costume du célèbre aventurier archéologue. Il est frappant de constater que l’acteur américain apparaît très tardivement dans Le Monde. Il faut en effet attendre ­l’édition du 15 septembre 1981, alors que le comédien a déjà quinze ans de carrière ­derrière lui, pour trouver son nom enfin ­mentionné.

A l’occasion de la présentation, au Festival du cinéma américain de Deauville, du premier film de la saga Indiana Jones – Les Aventuriers de l’Arche perdue, réalisé par Steven Spielberg –, Jacques Siclier remarque cet acteur décrit comme l’héritier des stars de l’âge d’or hollywoodien.

« Indiana Jones, note le critique cinéma du quotidien, incarné par Harrison Ford – qui rappelle, à la fois, Gary Cooper, John Wayne jeune et Charlton Heston –, est redevenu le héros américain par excellence. Produit perfectionné de l’industrie cinématographique américaine, Les Aventuriers de l’Arche perdue fait redescendre le mercenaire de l’espace de La Guerre des étoiles et renvoie Superman et Flash Gordon au rayon des jouets. Humain, viril, décidé, parfois vaincu mais reprenant, toujours, le dessus, Indiana Jones est un mythe adapté à l’Amérique contemporaine. »

Eclipsé par le succès de « La Guerre des étoiles »

Comment expliquer que Le Monde ait pris autant de temps pour prendre acte de l’importance d’Harrison Ford dans le paysage du cinéma américain ? En 1981, il est déjà apparu dans American Graffiti et La Guerre des étoiles, de George Lucas, dans Conversation secrète et Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola – autant de films qui ont marqué les années 1970 –, et dans L’Empire contre-attaque, d’Irvin Kershner. Sauf qu’Harrison Ford joue les seconds rôles chez Coppola et dans American Graffiti.

Et, s’il occupe le haut de l’affiche dans le space opera de George Lucas, c’est le concept façonné par le réalisateur américain – alliage de film de chevalerie et de science-fiction – qui emporte l’adhésion du public, davantage que ses comédiens.

Avec Les Aventuriers de l’Arche perdue et alors que Steven Spielberg avait d’abord choisi Tom Selleck – qui n’a pas pu se libérer pour le film – pour incarner son héros, Harrison Ford devient, et pour plusieurs décennies, la figure de l’aventurier.

Au-delà du héros de films d’action

Le 26 février 1987, à l’occasion de la sortie de Mosquito Coast, le second film tourné par Harrison Ford sous la direction de l’Australien Peter Weir, après le remarquable Witness, Colette Godard place, à raison, la star américaine sur un piédestal, bien au-delà du simple héros de films d’action. Alors qu’elle voit en Mosquito Coast « une parabole rousseauiste qui donne presque envie de militer pour le béton et le tout-nucléaire », ce qui est fort bien résumé, la journaliste pointe la finesse du jeu d’Harrison Ford, impressionnant en inventeur brillant et naïf ne supportant plus le mode de vie consumériste et préférant quitter les Etats-Unis pour s’installer avec sa famille au Honduras et retourner à l’état de nature.

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Source: Le Monde