Baisse d'impôts pour les classes moyennes : les Français ne croient pas aux promesses d'Emmanuel Macron

May 18, 2023
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SONDAGE - Une étude Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro révèle que 71% des Français pensent appartenir aux «classes moyennes».

Il s'est fixé un objectif : reconquérir les classes moyennes. Lors de son entretien au 20h de TF1, le 15 mai, Emmanuel Macron a annoncé une baisse d'impôts de 2 milliards d'euros «qui se concentre sur ces classes moyennes». Un message adressé à «ceux qui sont trop riches pour être aidés» par des allocations, et «pas assez riches pour bien vivre», a-t-il détaillé dans L'Opinion. Dans le viseur du chef de l'État : les revenus compris «entre 1500 et 2500 euros» pénalisés selon lui par le système «sociofiscal».

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Il en faudra toutefois plus pour convaincre les Français, comme le révèle notre dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. Les trois quarts d'entre eux pensent au contraire que sa politique économique et sociale désavantage cette tranche de la population. Dépeint en «président des riches», Emmanuel Macron favoriserait à l'inverse les plus «favorisés» pour 80% des sondés. Ces ménages qui se sentent lésés ne croient pas plus au changement de braquet du chef de l'État : 62% d'entre eux ne pensent pas qu'ils bénéficieront des baisses d'impôts promises par le gouvernement.

Les classes moyennes sur-représentées

D'autant que ces derniers ne semblent pas non plus partager la définition des «classes moyennes» esquissée par le président. Pour preuve, l'écrasante majorité des Français (71%) disent appartenir à ces catégories de revenus, alors qu'elles ne concernent que 50% de la population. Un positionnement «erroné», selon l'institut, mais qui témoigne néanmoins d'une perte de «pouvoir d'achat», ressentie par toutes les tranches confondues (95% des sondés). En cause, une inflation galopante, à près de 6% sur un an, avec près de 15% de hausse pour les seuls prix de l'alimentation.

La quasi-totalité des plus «aisés» (92%) se positionnent ainsi presque toujours parmi «les classes moyennes». Ils ne sont d'ailleurs que 6% à se définir «aisés», alors que ceux-ci représentent 20% de la population. Cette tendance à la «sous-estimation» se confirme notamment au sein des vraies «classes moyennes», puisque 77% des ménages concernés se positionnent dans la tranche inférieure : 60% se voient comme des «classes moyennes inférieures», et même pour certains (17%) parmi les «foyers aux revenus modestes». Un sentiment de déclassement économique auquel les promesses ne semblent donc rien changer.

Source: Le Figaro