Le message de Gabriel Attal auprès des " classes moyennes qui travaillent " contre " ceux qui peuvent se permettre d’accueillir les ministres "
Des syndicalistes munis de casseroles accueillent bruyamment les ministres Gabriel Attal et Stanislas Guérini venus pour un échange avec des contribuables à la salle des fêtes de Mauguio, (Hérault), le 25 avril 2023. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »
Finalement, il aura croisé les casseroles. Il est 18 heures passées, mardi 25 avril, et une trentaine de manifestants brandissant des banderoles CGT et Solidaires-finances publiques attend de pied ferme Gabriel Attal devant le centre culturel de Mauguio, dans l’Hérault, près de Montpellier.
Accompagné de son homologue à la fonction publique, Stanislas Guerini, le ministre délégué aux comptes publics est venu débattre avec une trentaine de Français, invités eux par le député (Renaissance) local, Patrick Vignal. Sujet : le lancement de la campagne « En avoir pour mes impôts », une consultation nationale au cours de laquelle les contribuables sont appelés à donner leur avis sur l’utilisation de l’argent public, la qualité des services publics, les gisements d’économies possibles ou les postes de dépenses à privilégier.
Les ministres Gabriel Attal et Stanislas Guérini visitent le centre des finances publiques de Lunel (Hérault), le 25 avril 2023. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »
« Nous sommes un des pays avec le plus haut niveau de prélèvements obligatoires et où on dépense le plus », commence l’ancien porte-parole du gouvernement, avant d’égrener les réformes fiscales des six dernières années : « on a supprimé la taxe d’habitation, la redevance télé, on a baissé le barème de l’impôt sur le revenu, on a défiscalisé les heures supplémentaires, on a relevé le crédit d’impôt garde d’enfant… » Un inventaire à la Prévert en forme de regard dans le rétroviseur qui cache mal la difficulté de l’exécutif à se projeter, au sortir de la douloureuse séquence des retraites.
En fait de grande consultation, un questionnaire d’une vingtaine de points sera envoyé aux quelque trente-huit millions de foyers fiscaux. « On leur demandera par exemple : quelles gabegies identifiez-vous au quotidien ? », lâche tranquillement le locataire de Bercy. Un site Internet devrait aussi détailler le coût concret des principaux usages des impôts.
« Je rencontre beaucoup de gens sur le terrain qui ne se rendent pas compte de combien coûte une année de lycée [11 000 euros], l’entretien d’un kilomètre de route [110 000 euros], un transport en ambulance », plaide le ministre, qui assure qu’il s’agit aussi de « donner la parole aux Français » et de mieux les « associer à l’élaboration de nos choix ». Des réunions doivent se tenir d’ici à l’été dans chaque département.
« Dépenser moins, mais mieux »
Alors que Gabriel Attal devait présenter, mercredi en conseil des ministres avec le ministre des finances, Bruno Le Maire, une « accélération » de la trajectoire de désendettement de la France transmise à Bruxelles, le locataire de Bercy l’assure : « il ne s’agit pas seulement de dépenser moins, mais mieux. » « Pour le logement, il y a un truc qui ne colle pas : on est le pays européen qui dépense le plus, on n’a pas l’impression que les Français sont mieux logés, et on a des problèmes dans la construction », illustre-t-il. Les remontées des Français sont censées nourrir les prochains budgets.
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Source: Le Monde